Troubles de l’érection après 40 ans : comprendre le désir masculin et retrouver la puissance du lien

C’est une question que j’entends souvent en consultation. Une phrase à la fois pudique et chargée de honte, prononcée du bout des lèvres par des hommes qui traversent une remise en question intime.

Et si cette baisse d’érection n’était pas une défaillance, mais une invitation ? Et si le corps, au lieu de “lâcher”, appelait à une reconnexion plus profonde, plus vraie, plus incarnée ?

Bienvenue dans un espace où l’érection n’est plus seulement une réaction… Mais une boussole. Un axe. Un chemin.

Contrairement aux idées reçues, la vie sexuelle des hommes ne s'arrête pas à 50 ans. Les données récentes montrent :

• Fréquence des rapports sexuels :

  • Hommes de 50 à 64 ans : en moyenne 1,6 rapport sexuel par semaine.

  • Hommes de 65 ans et plus : environ 1 rapport sexuel par semaine.

Ces chiffres démontrent que la sexualité reste une composante importante de la vie des hommes, même à un âge avancé.

Par ailleurs, avec le temps, les pratiques sexuelles des hommes évoluent :

• Diversification des pratiques : les relations sexuelles ne se limitent plus à la pénétration. Les caresses, les massages et les échanges affectifs prennent une place plus importante.

• Adaptation aux changements physiques : des positions sexuelles comme la "cuillère" sont privilégiées pour leur confort et leur douceur, adaptées aux éventuelles douleurs articulaires ou musculaires.

• Réduction de la fréquence des rapports : bien que la fréquence puisse diminuer, la qualité et la satisfaction restent élevées. Par exemple, 40 % des hommes de 60 à 69 ans ont un rapport sexuel par semaine.

Par ailleurs,  l’étude ESTHER menée par l’Inserm (2012), près de 40 % des hommes entre 50 et 60 ans ont connu des troubles de l’érection au cours des 6 derniers mois. Le CHU de Lille (2020) a montré que dans 70 % des cas, ces troubles précèdent une pathologie cardiovasculaire.
Enfin, selon AndroLib (2021), 60 % des troubles érectiles chez les hommes de moins de 60 ans ont une origine psychologique ou relationnelle.

Mais derrière les chiffres, il y a une histoire. Et derrière chaque trouble, un message.

Plusieurs éléments peuvent impacter la sexualité des hommes :

1. Baisse hormonale et andropause

La testostérone, cette hormone clé du désir masculin, diminue progressivement à partir de 35 ans (1 à 2 % par an). Ce phénomène naturel, nommé andropause, affecte l’énergie globale, le tonus et la libido. Mais cette baisse n’est pas un effondrement : de nombreux hommes gardent une sexualité vivante… à condition qu’elle soit adaptée à leur rythme intérieur.

2. Circulation sanguine et cœur érotique

L’érection repose sur un bon afflux sanguin dans le pénis. Or, avec l’âge, les parois vasculaires perdent en élasticité, réduisant la qualité des érections. Les troubles de l’érection sont parfois le premier signe d’un déséquilibre cardiovasculaire. Le diabète est également un gros facteur de trouble de l'érection après 40 ans. 

3. Facteurs relationnels 

La qualité de la relation de couple, la communication et l'intimité émotionnelle jouent un rôle crucial dans la satisfaction sexuelle.

Le pénis est un véritable baromètre du cœur.

Et parfois, c'est d'ailleurs le premier à s’éteindre… quand le cœur s’essouffle.

Au-delà des hormones et de la mécanique, l’érection est aussi une réponse sensible à l’environnement affectif.
Elle raconte beaucoup sur le sentiment de sécurité intérieure, de confiance, de plaisir, mais aussi… sur le sentiment de peur, de colère, de honte, de fatigue émotionnelle. C’est une mémoire vivante du lien, du regard, de l’amour reçu… ou perdu.

A ce sujet, Gabor Maté (2023) rappelle que de nombreux troubles sexuels sont liés à une séparation précoce de soi : “Le corps sexuel exprime les blessures que l’esprit a tenté de contourner.” 

Stress, fatigue, manque de connexion dans le couple, conflits non résolus, honte du désir, solitude affective…
Tous ces facteurs affectent directement l’érection, parfois sans qu’aucune cause médicale ne soit détectée.

Au-delà de l'âge, de nombreux hommes traversent une baisse de libido sans comprendre que leur corps est en train de dire non à une relation toxique, à un rôle figé, à une histoire jamais digérée. Le lien amoureux, quand il devient source de tension, de distance ou de rejet, a un impact direct sur la réponse sexuelle.

L’érection est ainsi un marqueur de vérité relationnelle. Elle ne ment pas. Elle montre là où le lien a besoin d’être soigné...

Et plus profondément encore : le corps sexuel parle la langue des blessures d’attachement.

C’est pourquoi l’érection ne se commande pas.

Elle se reçoit.

Elle émerge.

Et elle se retire… quand quelque chose en soi se coupe du vivant.

De façon prosaïque, voire volontairement provocatrice, on pourrait résumer les choses de la manière suivante:

À 20 ans, une silhouette suffit.
À 40, il faut une présence.
À 60, il faut un lien de confiance, un climat d’accueil, une lenteur sacrée.

C'est un secret pour personne. Avec l’âge, la sexualité masculine change profondément. L’érection devient moins automatique. Le désir ne surgit plus “à la demande”. Et cela déstabilise de nombreux hommes qui, depuis l’adolescence, ont appris à associer virilité et performance sexuelle.

Ce que l’on appelle parfois troubles de l’érection ou baisse de libido chez l’homme après 50 ans n’est pas toujours un “problème à résoudre”. C’est parfois une transition à traverser. Une opportunité de transformation. J'y vois une belle analogie avec ce qui se joue également au même pour les femmes avec la ménopause. 

C’est le moment où le corps cesse d’obéir au mental. Où le pénis refuse de jouer un rôle. Où l’homme est appelé à habiter sa sexualité autrement.

Ainsi donc ... Et si ce ralentissement était une bénédiction ? Et si ce passage était une initiation au masculin sacré, plus présent, plus sensible, plus enraciné ?

L’érection devient alors un espace de vérité. Elle ne se fabrique plus, elle se cultive. Elle ne se mesure plus, elle se sent.

Concrètement, passer de la performance à la présence, c’est…

• Cesser de vouloir contrôler l’érection et apprendre à ressentir ce qui est là, sans jugement.

• Sortir du réflexe “je dois donner du plaisir” pour revenir dans un plaisir partagé, spontané, vivant.

• Ne plus vivre la sexualité comme un “objectif”, mais comme un espace de rencontre, de lenteur et de vérité.

Tout un parcours à découvrir et à vivre pleinement.... Comme le dit si bien Jean-François, 56 ans, qui arrive dans mon cabinet en sexothérapie après plusieurs mois de pannes érectiles avec sa femme. : "Je ne comprends pas. Elle est belle, je l’aime. Et pourtant, je perds l’érection dès que je commence à la toucher.”

Après quelques séances, il découvre qu’il a toujours été dans une sexualité performative, où il fallait “assurer”, “gérer”, “procurer du plaisir”. Mais sous cette pression, son corps a commencé à dire non. Un des axes majeur de l'accompagnement a été de l’inviter à ralentir. À respirer. À revenir dans le contact, sans attente de résultat.
À réapprivoiser son désir, non plus comme un outil, mais comme un mouvement intérieur.

Quelques semaines plus tard, Marc partage dès son arrivée : “On s’est juste pris dans les bras. J’étais là. Présent. Et là, mon sexe a réagi… sans que je le cherche. C’était vivant. Différent. Vrai.” CQFD.

Pour ceux qui me connaissent, vous connaissez mon appétence pour le travail avec les archétypes. Et dans le cadre des troubles de l'érection après 40 ans, ce glissement de la performance vers la présence est aussi un passage d’archétype. Je le nomme souvent comme un passage de l’homme en action, guerrier, qui prouve sa valeur par sa virilité… À l’homme souverain, enraciné dans son axe, qui offre sa présence plutôt que sa performance.

C’est le passage du “je dois être bon” à “je suis là, entier, aimant, vibrant”.
C’est là que renaît le désir sexuel masculin – non comme impulsion, mais comme élan du vivant.

Sur le plan énergétique et symbolique, l’érection d'ailleurs est un mouvement vers l’avant, vers l’autre, vers le monde. Elle est l’expression d’un “oui” corporel. Un axe Terre-Ciel, une véritable puissance vivante - pas forcément rigide - mais présente.

L’érection, c’est l’élan. Le "oui" de tout l’être. Elle relie la Terre (le bassin, la racine) au Ciel (le cœur, l’élan, le sens). Quand elle se retire, elle invite à redescendre dans le corps, à écouter les mémoires enfouies, à reconnaître les blessures d’amour.

Elle peut aussi être un appel à revisiter le masculin blessé :
– Celui qui a dû performer sans aimer.
– Celui qui a été trahi dans son intimité.
– Celui qui a confondu virilité et rigidité.

Quand elle s’absente, c’est donc parfois un appel à revenir à soi. À entendre la blessure. À écouter le mythe du masculin hérité. À se réconcilier avec la sensualité, le lien, la lenteur.

Les troubles de l'érection, ce n’est pas qu’un changement individuel. C’est également - et hélas j'ai envie de dire souvent - la mise à jour d’un héritage masculin :

• Des pères absents ou exigeants.

• Des injonctions à “faire plaisir” ou “ne pas faillir”.

• Des modèles de masculinité figés et silencieux.

Et si la panne érectile était aussi et possiblement une fidélité inconsciente à ces hommes qui n’ont jamais pu être tendres, ralentis, présents ?

Traverser cette mutation, c’est briser cette chaîne.

Et offrir à la génération suivante une autre image du masculin.

Oui, il existe des moyens de soutenir naturellement l’érection après 40 ans. Voici quelques-uns de mes favoris :

• Maca, ginseng, tribulus (plantes adaptogènes)

• Respiration consciente, cohérence cardiaque

• Massage du bassin, pratiques corporelles

• Alimentation anti-inflammatoire

• Approche psycho-spirituelle et sexothérapie intégrative

• Etc.

Mais ces outils sont puissants à condition de s’inscrire dans une vraie traversée intérieure. Non pour “performer à nouveau”… Mais pour aimer autrement.

Quand l’érection se fait plus rare, que le désir s’éloigne ou devient insaisissable, le réflexe est souvent de chercher une cause médicale, une solution rapide, une explication “rationnelle”. Mais dans l’approche que je propose, ces manifestations du corps ne sont pas des pannes à réparer. Elles sont des appels à écouter ce qui ne peut plus être refoulé.

Parce que le corps ne triche pas. Il dit ce que la bouche tait. Il montre là où le cœur ne veut plus tricher.

Et si ce symptôme était une boussole ? Un seuil ? Une invitation à ralentir, à ressentir, à revenir vers soi ?
À faire le point, loin des injonctions et des automatismes ?

Les hommes sont plus rarement invités à penser leur sexualité autrement que par la performance. Aussi, je te propose quelques questions afin de te permettre de :

• Te poser dans un espace non jugeant

• Déconstruire les injonctions viriles

• Sentir que  ton désir a le droit de changer, de ralentir, de se transformer

• Te reconnecter à un désir plus intime, plus profond, plus incarné

• Regagner ta souveraineté affective et sexuelle

Dans ce sens, je t’invite te poser pour un court moment d’introspection. Un espace simple, sincère, sans but à atteindre. Juste pour entendre ce que ton corps, ton désir et ton histoire murmurent, quand on leur laisse enfin la place de se dire.

Voici quelques questions pour ouvrir un espace de clarté en toi :

1. –Et si mon érection me protégeait d’un lien qui ne me nourrit plus ?
2. – Quels messages silencieux ai-je reçus sur ce que “doit être” un homme, un amant, un partenaire ?
3. – Quelles mémoires relationnelles mon corps garde-t-il encore en silence… sans avoir pu les libérer ?
4. – Suis-je en lien avec mon propre plaisir… ou prisonnier de l’injonction à satisfaire l’autre ?
5. – Quelle est, au fond, ma propre définition de la puissance masculine ?
6. – Mon corps m’invite-t-il à ralentir ? À changer de rythme ? À vivre autrement ?
7. – Et si, au-delà de la performance, j’osais m’interroger : qu’ai-je vraiment envie d’offrir ? de recevoir ?

Installe-toi. Respire. Lis lentement les questions suivantes.
Et laisse ton propre rythme, ton souffle, tes silences… te guider.

En consultation, ce que j’entends souvent, c’est : “Je ne désire plus comme avant… Je perds mon érection sans comprendre… Je me sens vide.”

Derrière ces mots se cache souvent bien plus qu’un symptôme. Il ne s’agit pas simplement de “réactiver” une fonction. Il s’agit avant tout de traverser un passage et de savoir comment le traverser au mieux. De renaître à une autre manière d’être homme. Et d’entrer dans une sexualité consciente, reliée, incarnée. Et c'est cela aussi que j'aime dans mon métier : accompagner les hommes et les femmes dans les grandes traversées de vie. 

En sexothérapie pour homme adulte, nous travaillons à :

✔ Réconcilier corps, cœur et sexualité, en sortant du modèle performatif
✔ Retrouver une puissance sexuelle enracinée, non violente, vraie
✔ Explorer les blessures relationnelles, affectives et transgénérationnelles (abandon, rejet, trahison, humiliations silencieuses, etc.)
✔ Redonner sens et sacralité à la sexualité masculine après 50 ans, en s’autorisant à vivre le désir autrement

Car retrouver sa puissance sexuelle, ce n’est pas revenir à ce qui était. C’est avancer vers un masculin conscient, qui ne cherche plus à prouver, mais à être pleinement là. Un masculin relié, aimant, présent, qui honore la lenteur, l’intimité et la vérité du lien.

Tu veux aller plus loin ? 

Si tu vis une baisse de libido, un trouble de l’érection, une perte de désir… Si ton corps t’appelle à changer de rythme, de regard, de lien… Je t’invite à un accompagnement profond et symbolique :

Voyage au Cœur de Soi

Un parcours initiatique unique vers votre paix intérieure
→https://www.neosoi.fr/voyage-au-coeur-de-soi

Traverser la blessure d'amour pour renaître au lien sacré

Un parcours d'accompagnement unique pour guérir l'amour blessé : un chemin entre cœur, corps, sexualité et ouverture de conscience

→https://www.neosoi.fr/therapie-couple-sexotherapie-bordeaux

Ce chemin n’est pas une réparation.

C’est une reconnexion à ton axe, à ton corps, à ton désir vivant.

Et à ce que signifie, pour toi, être un homme aujourd’hui.

Références scientifiques

• Inserm – ESTHER (2012). Vieillissement sexuel masculin.

• CHU de Lille (2020). Troubles de l’érection et risques cardiovasculaires.

• AndroLib (2021). Troubles érectiles psychogènes chez l’homme adulte.

• Simon, T. et al. (2015). Testostérone et vieillissement. La Revue du Praticien.

• Virag, R. (2013). Érection : mode d’emploi. Flammarion.

• Maté, G. (2023). Le corps n’oublie rien : trauma, sexualité et somatisation. Écosociété.

• Bent, S. et al. (2006). Ginseng et fonction sexuelle masculine. The American Journal of Medicine.