Céline BERCION - Dr en Psychologie sociale et systémique
Psychothérapie
Thérapie de couple - Sexothérapie 
Initiatrice des grandes traversées de vie

Psychologie clinique et systémique, thérapie de couple, sexothérapie et éveil de conscience

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Céline BERCION - Dr en Psychologie sociale et systémique
Psychothérapie
Thérapie de couple - Sexothérapie 
Initiatrice des grandes traversées de vie

Attachement anxieux et pression sociale : pourquoi notre modèle du couple rend fou


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Pourquoi souffrons-nous autant dans le lien alors que nous aspirons si fort à l’amour ? Pourquoi l’anxiété relationnelle — cette sensation de dépendre "trop", de douter sans cesse, de “ne pas savoir aimer correctement” — touche-t-elle autant de femmes et d’hommes aujourd’hui, même parmi les plus conscients, les plus outillés et les plus lucides ?

Il y a des symptômes qui racontent bien plus que l’histoire individuelle. L’anxiété relationnelle en fait partie. Chez celles et ceux que j’accompagne, cette forme d’angoisse ne se limite pas à une blessure de l’attachement. Elle prend racine dans un terreau plus vaste, plus silencieux : celui des injonctions contradictoires que notre culture véhicule sur le lien amoureux.

Voici donc un nouvel angle de questionnement : et si ce que nous appelons “trouble d’attachement” était aussi une forme de souffrance sociale internalisée ? Et si le problème ne venait pas (seulement) de notre histoire personnelle ? Et si l’attachement anxieux n’était pas qu’une “faille à réparer”, mais le reflet d’un paradoxe plus vaste, plus social ? L'anxiété relationnelle est souvent perçue comme une problématique individuelle, liée à des expériences personnelles ou des schémas d'attachement précoces. Cependant, cette perspective peut occulter l'influence des normes sociales et culturelles sur nos relations intimes. 

Dans cet article, je t’emmène au cœur d’une réflexion qui dépasse la psychologie individuelle pour toucher à quelque chose de plus systémique : comment les injonctions sociales sur le couple moderne nourrissent, intensifient, voire génèrent également de l’anxiété relationnelle.

Quand l’anxiété relationnelle révèle une tension collective

Tu te demandes pourquoi tu as le cœur qui s’emballe quand l’autre ne répond pas. Pourquoi tu es épuisé·e de vouloir “bien aimer” sans trop en faire. Tu oscilles entre peur du rejet et peur d’étouffer.
Et si ce n’était pas "seulement" toi et tes blessures le problème ? Et si ce que tu ressens n’était pas seulement un “manque de confiance”, mais également une réaction lucide face à un modèle de couple impossible imposé par la société ?

1 - Un couple devenu un projet identitaire impossible

Avec les travaux du sociologue François de Singly (Les uns avec les autres, 2003), le couple contemporain n’est plus seulement une alliance sociale ou économique. Il est devenu un miroir identitaire. Désormais, on attend de la relation amoureuse qu’elle soit :

  • une source de plaisir érotique,

  • un havre de sécurité affective,

  • un lieu de croissance personnelle,

  • un espace d’alignement émotionnel,

  • une alliance spirituelle.

Pour le dire autrement, depuis la fin du siècle dernier que le couple devienne un creuset de l’accomplissement de soi. Et que se passe-t-il lorsque cette promesse ne se réalise pas ? Et bien ce n’est pas le modèle que l'on remet en cause. C’est soi-même avec un espèce de juge intérieur impitoyable qui nous chuchote des petites phrases assassines qui résonnent un peu comme un mantra : 

  • “Je suis trop dans le besoin.”
  • “Je ne sais pas aimer correctement.”
  • “Je suis trop intense. Pas assez stable.”
  • Etc. 

Ainsi naît l’attachement anxieux vu sous un autre angle. Il n'apparaît pas comme un dysfonctionnement individuel, mais comme le symptôme d’un écart entre notre humanité et la norme amoureuse actuelle.

2 - L’amour sous pression : les injonctions contradictoires

La norme sociale sur le couple n’est donc pas neutre. Elle est ambivalente, floue, parfois violente.

Dans "Le lien social à l’épreuve de l’intime" (2019), Vincent Joffrin explique comment l’amour moderne est devenu un terrain d’auto-évaluation constante. Il nous donne des exemples d'injonctions paradoxales impossibles à tenir et que je trouve très parlantes. Tu dois être :

  • indépendant·e mais affectueux·se ;

  • authentique mais désirable ;

  • libre mais engagé·e ;

  • disponible sans jamais dépendre.

Cette liste d'injonctions contradictoires crée une pression relationnelle silencieuse, qui déclenche — ou aggrave — chez n'importe quel humain le sentiment d'une insécurité affective.

Résultat :
Tu fais l’expérience d’un amour sous tension, où chaque sms non lu peut devenir une alerte rouge, chaque désaccord peut devenir un danger d’abandon, chaque baisse de désir peut devenir une blessure d’identité. En fait, c’est ta sécurité intérieure qui vacille, non parce qu’elle est absente au départ pour cause de blessure non guérie, mais parce que le modèle relationnel te pousse sans cesse à la mériter. Tu vois le tableau ? 

3 - Quand l’attachement anxieux devient un symptôme sociétal

Dans le langage classique de la psychologie clinique, l’attachement anxieux est souvent relié à des blessures infantiles précoces : carences affectives, instabilité parentale, séparation non élaborée, etc. C'est une lecture éminament intéressante et pertinente. Mais la psychologie sociale propose une autre lecture, tout-à-fait intéressante et très complémentaire : ce que tu ressens dans le lien amoureux n’est pas seulement une trace du passé. C’est aussi une adaptation à une norme contemporaine inhumaine. Et cette norme produit un malentendu majeur : ce n’est pas “toi” qui es trop exigeant·e. C’est le modèle amoureux dominant qui est intenable. J'aime beaucoup cette phrase qui résume l'idée centrale de cet amour socialement construit sur injonction paradoxale : 

“L’anxiété est le prix à payer pour rester désirable.”
– Vincent Joffrin (2019)

4 - Une dépendance affective socialement fabriquée

Dans ce sens, on comprend que la dépendance affective n’est pas forcément une pathologie à éradiquer. Pour le dire autrement, c’est un besoin de lien qui devient douloureux lorsqu’il est systématiquement invalidé par la culture dominante. On t’apprend à ne “pas trop aimer”, à ne “pas avoir besoin”, à “t’aimer d’abord toi-même”…
Mais dans une culture qui valorise l’autonomie émotionnelle comme condition de recevabilité de l’amour, le besoin devient une faiblesse, la tendresse une dette, la proximité un danger.

Je te propose de renverser le questionnement et d'envisager les choses différemment : et si ce n’était pas toi qui demandais trop… Mais une société qui offre trop peu d’espaces de lien réel ?

Le symptôme n’est pas en toi, il est dans la norme

Comme le rappelle Serge Tisseron dans "La honte, psychanalyse d’un lien social" (1992), ce n’est pas l’émotion qui blesse. C’est le jugement social sur cette émotion : 

  • “Je ne devrais pas me sentir comme ça.”
  • “J’ai honte de ce que je ressens.”
  • “Je ne mérite pas d’être aimé·e si je suis instable.”
  • Etc.

Ce discours intérieur n’est pas “naturel”. Il est le fruit d’une culture qui pathologise le besoin de l’autre, la vulnérabilité, la dépendance saine. En ce sens, l’attachement anxieux est aussi un miroir politique : il reflète un malaise structurel du lien dans nos sociétés postmodernes. Et c’est précisément tout cela ce que la thérapie peut accueillir… et transformer.

Sexualité et attachement anxieux : comprendre l’impact des injonctions sociales

Tout cela a des conséquences directes sur la façon de vivre la sexualité. Depuis plus de 30 ans, la sexualité est souvent considérée comme le baromètre d’une relation amoureuse réussie. Mais dans les faits, elle devient fréquemment le lieu de cristallisation de l’attachement anxieux. D'ailleurs, tu le ressens peut-être :

  • Tu désires mais tu crains d’être jugé·e.
  • Tu fais l’amour sans vraiment sentir.
  • Tu t’éteins quand tu voudrais t’ouvrir.
  • Ou tu te surinvestis, dans une tentative désespérée de rester désirable.

Et si ton corps ne faisait pas défaut, mais exprimait une résistance à un modèle sexuel normé et contraignant ?

A - L’amour sous pression sociale : entre idéal et performance

Aujourd’hui, aimer ne suffit plus. Il faut bien aimer, aimer sans dépendre, aimer en étant aligné·e avec soi-même.

Depuis les années 2000, les travaux du sociologue Michel Bozon (1999) et plus récemment ceux de Marie Bergström (Les nouvelles lois de l’amour, 2022) montrent que la “libération sexuelle” n’a pas tant libéré… qu’elle a transformé les obligations. En quelques décennies, le couple est devenu un espace de productivité affective. Aujourd'hui, on y projette tout :

  • notre besoin d’épanouissement personnel,

  • notre quête de reconnaissance,

  • notre désir d’authenticité,

  • notre attente de réparation.

 

Mais ce modèle du “couple idéal” agit comme une injonction contradictoire :

  • Sois autonome, mais proche.

  • Sois libre, mais fidèle.

  • Sois puissant·e, mais vulnérable.

 

Et dans la même veine, il ne s’agit plus non plus simplement de “faire l’amour”. Il faut désormais :

  • être libre,

  • créatif·ve,

  • multi-orgasmique,

  • fluide dans ses envies,

  • disponible émotionnellement,

  • sans jamais paraître dépendant·e.

 

Ce nouveau script sexuel crée une pression invisible, mais constante. La sexualité devient un outil d’évaluation de soi et de la relation.

 

Et chez les personnes à attachement anxieux, cela intensifie alors le trouble :

  • Peur de ne pas être à la hauteur,

  • Suradaptation pour ne pas perdre l’autre,

  • Dissociation pour survivre à la tension.

 

“La sexualité contemporaine, loin d’être libérée, est soumise à de nouvelles formes d’obligations — notamment de performance, de fluidité, de compatibilité affective.”
Isabelle Clair, Les jeunes, l’amour et le sexe (2014)

 

Cette pression crée un climat de doute constant chez les personnes à attachement anxieux. Non seulement tu ressens de l’insécurité… Mais en plus, tu crois que cette insécurité est ta faute. Une "dinguerie" comme dirait ma fille. 

B - Corps figé, désir éteint : symptômes d’un modèle déconnecté

Les conséquences sur la sexualité sont nombreuses. Ce que tu vis dans le lien amoureux, ton corps le raconte à sa manière. Il gémit, se ferme, se fige, cherche, évite. 

Hayward (2020) rappelle que la sexualité est un langage affectif. Et dans nos sociétés, elle est hyper-normée : performance, fluidité, excitation, connexion constante. Mais ton corps, lui, peut dire :

  • “Je me donne pour ne pas perdre.”

  • “Je me coupe pour ne pas souffrir.”

  • “Je fais plaisir pour être aimée.”

 

En sexothérapie, je pourrai résumer ces conséquences sous trois grandes formes typiques de sexualité anxieuse liées à ces injonctions paradoxales qui infusent et traversent la société toute entière :

1. La sexualité de compensation

“Je donne tout pour que tu restes.”

Le corps devient outil de réassurance. Le désir, une monnaie d’échange pour garder l’amour.

2. La sexualité évitante

“Je me coupe pour ne pas être vulnérable.”

Le système nerveux se met en mode survie. Le plaisir devient inaccessible. Le toucher insupportable.

3. La sexualité performative

“Je dois prouver que je mérite d’être aimé·e.”

Le rapport au corps est piloté par l’extérieur : ai-je bien fait ? suis-je satisfaisant·e ? Le lien intime devient alors un théâtre de validation.

 

Comme on peut aisément le comprendre, ces formes de “trouble sexuel” ne sont pas des dysfonctionnements biologiques. Ce sont des réactions adaptatives à une pression socio-affective incompatible avec la régulation affective. CQFD.

 

Dans une vision qui va au-delà de la pathologisation de la sexualité, ce que l'on nomme la sexualité anxieuse n’est pas appréhendée comme un trouble… mais comme une résistance du vivant face à l’artifice. 

Dans cette vision du monde, non tu n’es pas bloqué·e. Tu es en réaction. Et dans cette réaction, il y a déjà une forme de lucidité. Il reste à ramener de la conscience, de la lenteur, de la vérité sensorielle dans ce lien au corps. Et ça c'est aussi mon job de psychologue sociale et systémique spécialisée en thérapie de couple et sexothérapie.  Et pour cela, je t'accompagne à descendre encore plus profondément… 

Attachement anxieux : comment déconstruire les normes sociales qui t’abîment

Comme on vient de le voir, ton attachement anxieux ne vient pas uniquement de ton histoire. Cette insécurité émotionnelle est aussi une réaction saine à des injonctions toxiques, à des attentes culturelles irréalistes, normées, intériorisées, qui fabriquent l’angoisse d’aimer…

“Dans le couple moderne, chacun est sommé de se dépasser affectivement. Cette injonction à la performance émotionnelle rend le lien instable et incertain.”
— François de Singly, Les uns avec les autres, 2003

La thérapie comme déconstruction des injonctions amoureuses

C’est dans cette optique que je conçois mes accompagnements. Non pas seulement pour “rassurer le système nerveux” seulement, mais surtout pour rendre possible un nouveau récit du lien, incarné, souverain et "désobéissant". Voici quelques éclairages / outils / paradigmes : 

1. Thérapie narrative et psychosociale

Dans l’approche systémique (Wittezaele, 2011 ; Houzel, 2018), le symptôme individuel est une fonction relationnelle. Il parle pour le groupe. Il protège parfois l’unité au prix du mal-être.

Tu te demandes pourquoi tu cherches autant à être aimé·e ? Pourquoi tu as si peur de déranger ? D’être abandonné·e ? Et si tu étais en train de répéter un rôle familial ancien, appris avant même que tu comprennes ce qu’est l’amour ?

Peut-être as-tu été l’enfant qui rassure, le parent de ses parents, l’épaule invisible. Peut-être es-tu fidèle à une lignée qui n’a jamais connu le couple stable. Peut-être portes-tu des loyautés invisibles, et ce que tu vis aujourd’hui n’est pas seulement à toi.

Ainsi, dans la thérapie nous explorons ensemble les récits dominants intégrés dès l’enfance ou transmis par la culture :

  • “Je dois être désirable pour être aimée.”
  • “Je dois guérir avant d’être en lien. (Merci les coachs en tout genre sur les réseaux sociaux de donner des injonctions d'une rare violence à la violence des injonctions paradoxales que nous venons de voir)”
  • “Je ne dois rien attendre de l’autre.”
  • Etc. 

Et nous créons des contre-récits libérateurs, enracinés dans la réalité du lien vivant.

 

2. Approche systémique et transgénérationnelle

Ce que tu vis dans ton couple aujourd’hui, ce n’est pas toujours toi qui l’as initié. Serge Tisseron (1992), Didier Dumas (2006) et René Kaës (2012) ont largement exploré la transmission des blessures affectives :

  • Les silences familiaux deviennent des nœuds dans le lien amoureux.

  • Les secrets deviennent des absences intérieures.

  • Les échecs des aïeux deviennent des attentes sur tes épaules.

Et parfois, aimer, c’est réparer pour les autres. C’est tenter d’accomplir ce que tes parents n’ont pas su faire. C’est croire qu’en te battant pour ton couple, tu libèreras ta lignée.

Mais guérir, ce n’est pas porter. C’est rendre à qui appartient. C’est te réapproprier ton propre style d’attachement, ton rythme, ton désir.

Comme l’a montré Serge Tisseron dans La honte (1992), de nombreux symptômes d’attachement sont liés à des loyautés invisibles ou à des blessures de filiation non élaborées. POur ce faire, dans mes accompagnements nous travaillons sur :

  • les schémas familiaux qui ont assigné des rôles (“le fort”, “la dépendante”, “le parent intérieur”),

  • les transmissions silencieuses de honte, d’abandon ou de trahison,

  • les pactes inconscients passés avec nos lignées (“je réussirai le couple que mes parents ont raté”).

  • Etc. 

3. Sexothérapie consciente et libérée du modèle dominant

Alors comment réconcilier sexualité et sécurité ?

Comme on peut s'en douter, ce n'est pas en ajoutant des techniques ou des astuces de séduction tant pronées par les coachs sur les réseaux sociaux que l'on va y arriver. Au contraire même, cela renforce et accentue la pression. 
Le seul changement possible passe par un changement de posture :

  • Passer du contrôle à la présence.
  • Du “faire” au “ressentir”.
  • De la norme à l’écoute.

 

Comment peut-on faire concrètement ?

Voici 3 exemples d'outils que j'utilise en sexothérapie (liste non exhaustive) :

  • La respiration consciente (largement étayée par les travaux sur la théorie polyvagale)

Avant les mots, avant les souvenirs, il y a le corps. Et dans le corps, le système nerveux autonome régule notre sécurité. C’est ce qu’a montré Stephen Porges (2011), créateur de la théorie polyvagale, complété par Cassiers (2022).

Quand tu vis de l’attachement anxieux, ce n’est pas seulement ton mental qui s’agite. C’est ton système nerveux qui s’affole.

  • Il ne sent pas de sécurité.

  • Il cherche des signes d’abandon.

  • Il réagit à des micro-stimuli : un silence, un regard, une absence.

 

C’est pourquoi le travail somatique est central.

Avant de changer de croyance, il faut changer de biologie.

Avant d’avoir confiance, il faut pouvoir respirer.

 

Le souffle régule le système nerveux autonome (Porges, 2011), apaise les boucles d’hypervigilance et ramène le corps dans le présent.

 

  • L'exploration sensorielle (body scan, 5 sens, etc.)

Ces pratiques restaurent le plaisir comme expérience incarnée, sans objectif. Elles réhabilitent le consentement intérieur, micro-signal après micro-signal.  Ton corps n’a pas besoin de prouver. Ton désir n’a pas besoin d’être constant. Ta sexualité n’a pas besoin de ressembler à un modèle Pinterest.

Ton “blocage” est même possiblement une sagesse. Ton blocage est même possiblement une invitation à reprendre avec vigueur le lien au corps comme un lieu sacré. 

 

  • Rituels de désidentification des injonctions sexuelles

“Je rends ce scénario qui ne m’appartient pas" ; “Je cesse de me juger selon des attentes qui m’abîment" ; etc.

Cela ouvre à une sexualité authentique, lentement reconstruite depuis soi.

La sexualité devient le miroir vivant des normes relationnelles. Nous explorons le corps non pour performer, mais pour ressentir, habiter, restaurer la vérité du plaisir.

4. Rituels de désobéissance affective

Résister à un modèle ne signifie pas vivre dans le rejet ou la solitude. C’est faire de l’espace pour une relation qui te ressemble. Une relation plus vivante, plus juste, plus ancrée.

Tu n’es pas trop. Tu es traversé·e par des tensions que cette société n’a pas su intégrer. Et ton attachement anxieux, loin d’être un trouble, est peut-être ta boussole intérieure vers plus de vérité.

Dans ce sens, je propose des pratiques symboliques puissantes, pour rendre ce qui ne t’appartient pas et reprendre ton espace dans le lien.

Exemples :

  • Écriture de lettre à la norme amoureuse intériorisée,

  • Rituel de séparation d’avec le “fantasme de perfection”,

  • Invocation de ta propre autorité relationnelle.

  • Etc. 

Conclusion

Pendant longtemps, la psychologie clinique a interprété l’attachement anxieux comme une faille individuelle à corriger. Mais la psychologie sociale et la pensée critique contemporaine invitent à un autre regard : ce n’est pas forcément toi qui es trop sensible, trop dépendant·e ou trop exigeant·e. C’est également la norme affective actuelle qui est incohérente, instable, et déshumanisante.

Dans L’éthique aujourd’hui (2007), Ruwen Ogien appelle à une “désobéissance civile des affects” : c’est-à-dire remettre en question les prescriptions émotionnelles invisibles et retrouver un espace intérieur libre de choisir comment aimer.

En ce sens, guérir, ce n’est pas s’adapter à la norme.
C’est se désengager d’un scénario qui ne nous veut pas du bien.

NeoSoi - Dr Céline BERCION - psychologue sociale et systémique, thérapie de couple et sexothérapie - initiatrice des grandes traversées de vie

36 avenue Roger Cohé
33600 Pessac

Bibliographie

  • François de Singly, Les uns avec les autres (2003)

  • Vincent Joffrin, Le lien social à l’épreuve de l’intime (2019)

  • Marie Bergström, Les nouvelles lois de l’amour (2022)

  • Isabelle Clair, Les jeunes, l’amour et le sexe (2014)

  • Hayward, Sexualité et souffrance psychique (2020)

  • Stephen Porges, La théorie polyvagale (2011)

  • Chloé Cassiers, Attachement et sécurité relationnelle (2022)

  • Serge Tisseron, La honte (1992)

  • Didier Dumas, L’Ange et la bête (2006)

  • René Kaës, Le sujet de l’héritage (2012)


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