Mutation du couple, charge mentale et co-création du lien : pourquoi le travail des femmes change tout… et ce qu’on n’a pas encore osé transformer
"Le monde a changé quand les femmes ont commencé à travailler."
Cette phrase, si souvent souvent entendue, résume une mutation qui dépasse de loin la seule question de l’emploi : elle bouleverse la famille, la parentalité, la sexualité ainsi que tout l’imaginaire du lien.
Mais s’agit-il d’une révolution réellement accomplie ? En France, 85 % des femmes de 25 à 49 ans sont aujourd’hui actives (Insee, 2023). Pourtant, derrière cette avancée, de nouvelles tensions émergent : charge mentale, fatigue, perte du désir, crise du modèle familial…
En prenant un tout petit peu de hauteur, ce monde n’a pas basculé d’un seul coup dans un modèle "nouveau" : il s’est mis à muter, à se reconfigurer sans mode d’emploi, à bricoler du lien et du sens dans l’incertitude.
En fait, ce constat n’est ni un simple progrès, ni une impasse : de mon point de vue de psy, de thérapeute de couple et de sexothérapeute, c’est un appel à penser la co-création du lien dans la complexité de notre temps. Aujourd’hui, comme le souligne Jean-Claude Guillebaud (Le Philosophoire, 2000), la famille et le couple sont des chantiers vivants où se réinventent la parentalité, la sexualité, la répartition des rôles et jusqu’au sens même de "faire famille"  
  I. Travail des femmes : une fausse nouveauté, une vraie révélation
L’entrée des femmes sur le marché du travail est souvent présentée comme un "tournant" sociétal. Pourtant, l’anthropologie rappelle que les femmes ont toujours travaillé, même si ce travail est longtemps resté invisible, non reconnu ou non rémunéré (Françoise Héritier, Nicole-Claude Mathieu). L’anthropologie l’affirme avec force : la famille, la division des rôles et le "travail des femmes" ne sont pas des constantes, mais des formes sociales plastiques.
Aujourd’hui, près de 7 femmes sur 10 exercent une activité professionnelle en France (Insee, 2023).
Pourtant, 71 % des tâches domestiques sont encore réalisées par des femmes (INSEE, 2023), mais le modèle familial ne suit pas mécaniquement : il s’adapte, il tâtonne, il négocie. En fait, le "travail féminin" ne commence pas dans les années 1970 : il devient simplement visible, revendiqué et (un peu plus) valorisé.
Je me souviens d'Isabelle, 48 ans, en pleine crise de couple qui me partageait cette réflexion : "ma grand-mère était épuisée, ma mère n’a jamais arrêté… Moi, je suis censée avoir tout gagné, mais je dois tout porter. Où est la révolution ?". 
Cette question, bien plus qu’un constat individuel, révèle en fait une tension systémique et transgénérationnelle. Et Guillebaud nous rappelle à quel point "la famille n’est jamais une structure immuable : c’est un bricolage social et symbolique, toujours partiel, toujours recommencé".
Les modèles changent au gré des crises, des besoins, des innovations, des résistances...
  II. Mutation du couple et tensions des rôles : quand l’égalité bute sur l’habitude
Depuis cinquante ans, l’entrée massive des femmes dans le monde du travail a bouleversé la famille, la répartition des rôles, l’équilibre homme-femme.
Mais, comme l’explique l’historienne Michelle Perrot (Les Femmes ou les silences de l’histoire), ce n’est pas tant le travail qui est nouveau que sa reconnaissance sociale : "Le travail féminin existait, il était juste invisible".
Le passage d’une division sexuelle traditionnelle du travail ("l’homme au dehors, la femme au dedans") à un modèle de couple négocié a bien été étudié par différents chercheurs, notamment Christine Delphy (L’ennemi principal), Danièle Kergoat (Se battre, disent-elles), Ann Oakley (Sexe, genre et société) ou encore Pierre Bourdieu (La domination masculine).
Ce qui résiste et engendre des tensions, ce sont les scripts sociaux, les stéréotypes de genre et l’habitus transmis, créant alors un double bind :
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Attente d’égalité et de partage
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Mais maintien des attentes, des jugements et des culpabilités anciennes (la "bonne mère", le "bon père", la "femme désirante", "l’homme viril et fiable").
 
La "division sexuelle du travail" décrite par Delphy ou Bourdieu, ne donc disparaît pas : elle se recompose dans l’invention du quotidien, parfois dans la confusion, souvent dans l’improvisation. Elle évolue plus lentement dans les mentalités que dans la loi.
Le couple moderne se construit ainsi dans la négociation, parfois la confusion, entre attentes d’égalité et scripts hérités. Il devient un espace de négociation permanente, un laboratoire où l’on expérimente de nouvelles formes de partage, de pouvoir, de désir - mais aussi de conflit, de frustration et de vulnérabilité.
Les études montrent que même dans les couples bi-actifs, 80 % des mères continuent à s’occuper seules des rendez-vous médicaux des enfants (INED, 2022), et 60 % des femmes reconnaissent faire l’essentiel de la planification domestique (Cf. Emma, “Fallait demander”).
La persistance des attentes de genre, même dans les familles les plus progressistes, prouve que le "changement" s'agrippe sur des résistances profondes qui vont bien au-delà des particularismes individuels. 
  III. Charge mentale, épuisement parental et sexualité : le triangle invisible
La "charge mentale" reste le facteur n°1 d’épuisement parental en France. Selon une enquête IPSOS/Observatoire de la parentalité (2023), 58 % des mères actives se déclarent en situation de "surcharge", contre 27 % des pères. Après l’arrivée du premier enfant, 74 % des femmes réduisent ou adaptent leur activité professionnelle, contre 17 % des hommes (INSEE, 2022).
Conséquence directe : la sexualité du couple s’étiole.
Selon l’IFOP (2023), près d’un couple sur deux évoque la fatigue ou la charge mentale comme principal frein au désir. Le plaisir, le dialogue érotique, l’espace du couple passent après la gestion du quotidien.
Eva Illouz (Les sentiments du capitalisme) et Serge Hefez (Dans le cœur des hommes) montrent bien que la surcharge mentale et émotionnelle est l’un des premiers facteurs de perte de désir dans le couple. Quand tout devient "à faire", le plaisir s’efface, la sexualité se dissout dans le devoir ou la frustration.
Derrière l’intime, il y a tout le social invisibilisé et omniprésent : la sexualité n’est pas qu’une affaire de libido individuelle, c’est le reflet d’un système, d’une histoire collective, de normes invisibles.
La "charge mentale" (Cf. les travaux de Nicole Brais, Emma ou encore Bourdieu) désigne la gestion invisible, chronophage, du foyer et de la parentalité. La surcharge du quotidien est aujourd’hui le symptôme le plus partagé du "bricolage" familial :
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Les repères anciens ne suffisent plus.
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Les scripts égalitaires ne sont pas encore ancrés.
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Chacun avance entre fidélité aux modèles hérités et invention fragile du présent.
 
Même dans les couples dits "modernes", les inégalités persistent, conduisant à l’épuisement, la colère, la perte de désir, parfois à la rupture.
Et les travaux d'Éric Fassin (Le sexe politique) ou encore ceux de Martine Gross (Parenté plurielle) insistent sur le fait que ces tensions traversent tous les modèles familiaux : homoparentaux, recomposés, mono ou polyparentaux.
C'est dire !
Et parmi les couples français bi-actifs, seuls 22 % déclarent un partage "équitable" des tâches. L’inégalité augmente après l’arrivée du premier enfant...
ET vous ...
Vous arrive-t-il de repousser l’intimité parce que vous êtes trop fatiguée ?
Ou de ressentir de la colère envers votre partenaire qui "ne voit pas tout ce qu’il y a à faire" ?
Ou d’avoir peur de demander, par crainte d’être jugée ou incomprise ?
  IV. Parentalité partagée et modèles alternatifs : diversité, bricolage et créativité du lien
L’apport de Guillebaud et des anthropologues (Héritier, Mead, Testart…) est crucial ici : il n’y a jamais eu un seul modèle familial "naturel". Au contraire, il existe mille manières de faire famille, d’être parent, de partager le soin. L’histoire humaine est celle de la diversité des configurations (parentalité collective, familles recomposées, monoparentalité, homoparentalité, polygamie, alliances fictives…) :
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Dans certaines sociétés océaniennes (Margaret Mead), la parentalité est collective et l’enfant appartient au clan.
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Chez les Na de Chine (documentés par Alain Testart), le concept de père est quasiment absent, la parenté passant par la lignée maternelle.
 
Ces exemples montrent que notre modèle nucléaire et hétéronormé, n’est ni universel ni naturel.
En 2025, la France reflète cette diversité :
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Les familles monoparentales représentent aujourd’hui 25 % des foyers avec enfants (INSEE, 2023),
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Les familles recomposées représentent aujourd’hui 10 % des foyers avec enfants (INSEE, 2023),
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Les couples homoparentaux progressent chaque année (INED),
 
Toutes ces familles "bricolent" des façons inédites d’être en lien, de se transmettre, d’inventer des rituels, de partager les rôles. Guillebaud nous invite vivement à accueillir cette pluralité sans nostalgie ni fantasme d’un passé perdu.
Et pourtant, la charge mentale reste encore majoritairement féminine, quel que soit le modèle.
La modernité du lien, c’est accepter d’être sur un chantier : il n’y a pas de modèle idéal, seulement des expériences toujours en mouvement.
  V. Sexualité et co-création du lien : de la pression à l’art du bricolage amoureux
Quand la "co-création du lien" devient une injonction (presque) impossible
Depuis quelques années, les discours sur la sexualité positive, la parentalité partagée et la co-création du lien fleurissent dans les médias, les livres de développement personnel et même dans les politiques publiques.
Aujourd'hui, on attend aujourd’hui du couple qu’il soit :
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égalitaire,
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complice,
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performant au lit,
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attentif à l’épanouissement de chacun,
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capable de négocier tout, tout le temps,
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Etc.
 
Mais cette injonction à la réussite et à la "co-création du lien" peut devenir un fardeau supplémentaire. Danièle Kergoat et Nicole-Claude Mathieu nous rappellent qu’on ne peut pas tout résoudre par la communication ou le développement personnel. Loin de là.
La promesse d’un "nouvel art d’aimer" ne doit pas masquer la réalité des résistances : la fatigue, le temps contraint, la violence des stéréotypes, l’absence de relais institutionnels ou encore les blessures transgénérationnelles.
La transformation du couple est aussi une question de politiques publiques (congés parentaux, horaires aménagés, reconnaissance du care…), de luttes collectives, de changement des mentalités.
Nota : Statistiques marquantes
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Selon l’IFOP (2023), 49 % des femmes en couple déclarent ressentir "de la pression à être à la fois mère, amante, organisatrice et soutien moral".
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37 % des hommes interrogés expriment leur difficulté à répondre à des attentes "multiples et parfois contradictoires" dans la sphère intime.
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Près de 60 % des femmes relient leur baisse de désir à la fatigue et à la charge mentale (IFOP, 2023).
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Dans 45 % des couples, la sexualité est source de discussions, de remises en question, parfois d’insatisfaction - mais aussi, pour 38 %, d’expérimentations et d’ouvertures inédites.
 
La sexualité comme révélateur de la dynamique conjugale
A l'heure actuelle, la sexualité du couple contemporain devient le miroir de tous les enjeux :
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partage du travail domestique,
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gestion du temps,
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rapport au corps,
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communication,
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héritages inconscients,
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et rapport à l’échec ou à l’inconfort.
 
Et lorsque la charge mentale épuise, le désir s’étiole : près de 60 % des femmes interrogées (IFOP, 2023) relient leur baisse de libido à la fatigue organisationnelle.
Pour beaucoup d'entre elles, la sexualité devient un espace de négociation, de "devoir conjugal modernisé" ou, pire, de culpabilité ("je ne suis plus désirable", "je ne fais pas assez d’efforts", "je n’ai plus rien à offrir…").
  Sortir de la pression : (Re)découvrir la vulnérabilité et la créativité sexuelle
Face à ces injonctions, on peut tenter de faire (re)devenir la sexualité comme un terrain d’expérience, de jeu, de lenteur et de vulnérabilité.
L’approche systémique, croisée à la psychologie sociale, nous invite véritablement à :
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Déconstruire les scripts hérités (CF. Bourdieu, Butler),
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Mettre à jour les croyances autour de ce qu'est le "bon sexe",
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S’autoriser à dire non, à explorer autrement, à accepter les "creux" sans culpabilité.
 
Selon l’Observatoire des couples (2023), les couples qui consacrent au moins 30 minutes par semaine à des "rituels de reconnexion" déclarent une satisfaction conjugale et sexuelle 2 fois supérieure à la moyenne. Ca donne des postes sérieuses à explorer.
Sexualité, parentalité et diversité des modèles : le poids des normes… et la force de la négociation
Par ailleurs, l'anthropologie nous rappelle qu’il n’existe pas une seule façon "naturelle" de vivre la sexualité ou la parentalité.
Dans certaines sociétés étudiées, notamment dans les recherches  menées par Nicole-Claude Mathieu, la sexualité est dissociée de la parentalité, valorisée pour le plaisir, le jeu, le lien communautaire.
Dans d’autres, la fonction procréatrice prime, ou l’intimité du couple est secondaire face à la dynamique collective.
En France, la co-création du lien est souvent vécue dans le couple parental, mais les familles recomposées, monoparentales, homoparentales ou polyamoureuses réinventent déjà d’autres pactes, d’autres façons de négocier le désir, le soin et l’organisation.
Accepter l’imperfection : vulnérabilité, non-savoir et, petit à petit, transformer
Vouloir co-créer le lien et la sexualité, c’est d’abord accepter qu’il n’existe pas de recette miracle, ni de modèle parfait. C’est oser accueillir les ratés, les moments de dissonance, les fatigues, sans tomber dans la culpabilité ou la fuite. C’est pouvoir dire "non", "j’ai besoin de temps", "je veux essayer autrement", tout en restant dans le lien. Plus facile à dire qu'à faire, j'en conviens.
Et Guillebaud d'insister :
"Ce qui compte aujourd’hui, ce n’est pas de réussir, mais d’habiter le lien dans la vulnérabilité, la négociation et l’incertitude créative."
  Cela rejoint l’approche systémique et la sexothérapie :
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Accepter que le désir fluctue
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Créer des rituels de retrouvailles, même imparfaits
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Parler de ses peurs, de ses doutes, de ses échecs sans honte
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Réinventer la parentalité, la conjugalité, la famille à partir de ce qui est, et non de ce qui “devrait être”
 
L’accompagnement thérapeutique offre un espace pour oser ces paroles, transformer la honte, et réapprendre à faire de la sexualité un espace de liberté et de créativité, plutôt qu’une case à cocher.
Selon une enquête IFOP (2023), les couples ayant recours à un accompagnement (thérapie, ateliers, groupes de parole) sont 3 fois plus nombreux à décrire une amélioration de leur désir et de leur dialogue sexuel après une période de crise.
Le couple comme chantier politique et éthique du lien
La co-création du lien, dans la sexualité comme dans la famille, n’est pas un état : c’est un chemin, fait de dialogues, d’ajustements, de ruptures - parfois- et de renoncements - souvent -.
Oser demander de l’aide, poser des mots, refuser les injonctions à la perfection, accepter les rythmes de la vie, c’est déjà militer pour un autre rapport au couple, au soin, au plaisir et à la société.
Comme le pose Guillebaud, "c’est à partir de cette vulnérabilité et de cette incertitude assumée que peut s’inventer une nouvelle éthique du lien, une nouvelle politique du care, du soin partagé, de l’amour bricolé."
Le défi d'aujourd'hui est de passer du mythe de la réussite conjugale ou parentale à la fierté d’habiter un lien vivant, imparfait, en mouvement.
  FAQ : mutation du couple, charge mentale et sexualité - Conseils pratiques & solutions
1. Comment répartir la charge mentale dans le couple moderne ?
Répartir la charge mentale, c’est sortir de l’implicite pour faire équipe :
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Faire l’inventaire des tâches invisibles et visibles (courses, gestion d’agenda, rendez-vous médicaux, parentalité…)
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Utiliser des outils concrets : tableau de répartition, application de gestion familiale, rituel hebdomadaire d’ajustement
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S’accorder des temps de bilan pour ajuster selon la fatigue et les imprévus
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Inclure les enfants/adolescents dans la discussion selon l’âge
 
2. Pourquoi la charge mentale pèse-t-elle surtout sur les femmes ?
Selon l’INSEE (2023), 71 % des tâches domestiques et parentales sont assumées par les femmes, même lorsqu’elles travaillent à temps plein.
Les causes :
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Socialisation dès l’enfance (fille = soin)
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Stéréotypes de genre ("bonne mère", "femme organisée")
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Transmission intergénérationnelle
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Organisation du travail peu adaptée à la parentalité
 
Le saviez-vous ? Après un premier enfant, 74 % des femmes adaptent ou réduisent leur activité professionnelle, contre seulement 17 % des hommes.
3. Charge mentale et sexualité : pourquoi le désir baisse-t-il quand on est épuisé ?
La fatigue, la surcharge mentale, le stress et le manque de temps altèrent directement le désir sexuel.
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Près de 60 % des femmes associent une baisse de libido à la charge mentale (IFOP, 2023)
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Le désir ne s’éteint pas, il est "recouvert" par la fatigue et le sentiment d’urgence
 
Conseils :
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Prendre rendez-vous pour des "temps de couple" réguliers, sans écran, ni enfant
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Instaurer de nouveaux rituels de connexion : massage, marche, jeux, espace de parole
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S’autoriser à demander de l’aide extérieure (famille, crèche, professionnel)
 
4. Comment retrouver une sexualité vivante après une période de fatigue ou de crise ?
Pour retrouver une sexualité épanouie :
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Oser parler ouvertement de la fatigue, du stress et des peurs
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Expérimenter sans objectif de performance (slow sex, toucher, caresses, bain, respiration)
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Accepter les fluctuations du désir, sans culpabilité
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Parfois, consulter un sexothérapeute pour débloquer des freins ou renouveler la dynamique
 
Stat : Les couples qui intègrent un rituel de reconnexion hebdomadaire doublent leur satisfaction sexuelle (Observatoire des couples, 2023).
5. Quels outils concrets pour alléger la charge mentale au quotidien ?
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Tableau des tâches familiales à remplir ensemble (idéalement affiché dans la cuisine)
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Réunions "logistique" toutes les semaines pour anticiper les imprévus
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Listes partagées (courses, rendez-vous, invitations…)
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Externaliser ce qui est possible (ménage, garde, livraison, courses en ligne)
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Dire stop à la perfection : priorité au lien, pas à l’idéal
 
6. Quels modèles familiaux alternatifs existent et comment fonctionnent-ils ?
En France :
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25 % de familles monoparentales
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10 % de familles recomposées
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Croissance rapide des familles homoparentales et des co-parentalités choisies
 
Dans le monde :
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Parentalité collective en Océanie ou chez les Na de Chine (Mead, Testart)
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Familles élargies et alliances fictives dans de nombreuses sociétés africaines et asiatiques
 
Le point commun : partout, on "bricole" le lien selon les ressources, les besoins et les choix.
7. Comment partager équitablement la parentalité et la gestion du foyer ?
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Clarifier les attentes et croyances de chacun (héritages familiaux, peurs, désirs)
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Écrire ensemble un "pacte familial" évolutif
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Faire appel à un tiers (thérapeute, médiateur familial) en cas de blocage
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Accepter que le partage ne sera jamais "parfait" : viser l’équité, pas l’égalité stricte
 
8. Quels sont les signes d’un couple ou d’une famille en mutation réussie ?
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Dialogue fréquent (même sur les sujets difficiles)
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Adaptabilité aux changements, capacité à dire "stop" ou à changer de modèle si besoin
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Plaisir à être ensemble malgré les crises
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Capacité à demander du soutien extérieur
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Diversité des solutions testées ("bricolage" permanent)
 
9. La mutation du couple concerne-t-elle aussi les hommes et les familles LGBTQIA+ ?
Oui !
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De plus en plus d’hommes veulent s’investir en parentalité et dans le foyer, mais se heurtent parfois à leurs propres stéréotypes ou à un manque de modèles.
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Les familles LGBTQIA+, recomposées, ou "choisies" expérimentent d’autres façons de partager le soin, la sexualité et l’organisation du quotidien.
 
10. Quelles solutions professionnelles ou accompagnements existent ?
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Thérapie de couple ou thérapie familiale
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Stages de parentalité partagée, sexothérapie, ateliers de gestion du stress familial
 
Bénéfices :
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3 fois plus de satisfaction conjugale après accompagnement (IFOP, 2023)
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Diminution de la charge mentale ressentie et amélioration de la complicité
 
11. Comment transformer la crise familiale en opportunité ?
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Prendre la crise comme un signal à écouter, pas comme un échec
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Oser réévaluer ce qui ne fonctionne plus (répartition, communication, sexualité…)
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Demander de l’aide : thérapie, groupe de parole, coaching parental, médiation
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Célébrer les petits changements, les pas de côté, les réussites "imparfaites"
 
12. Comment trouver des ressources fiables pour mieux vivre la mutation du couple ?
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Lire des ouvrages de référence (voir la bibliographie de l’article)
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S’informer auprès de sources reconnues (INSEE, INED, IFOP, Cairn.info, etc.)
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Suivre des ateliers et accompagnements spécialisés
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Échanger avec d’autres familles lors de groupes ou forums bienveillants
 
  Conclusion
Vers une nouvelle écologie du couple et de la famille
La mutation du couple et de la famille moderne, portée par le travail des femmes, la charge mentale ainsi que par la redéfinition de la sexualité et de la parentalité, ouvre un espace inédit de créativité et de pluralité. Elle n’est pas l’annonce d’une crise sans fin, mais la promesse d’une créativité collective, d’une plasticité du lien à honorer.
Cette transformation, parfois source de tension ou de crise, invite à sortir des schémas figés : il s’agit désormais de "bricoler" du lien, d’accepter l’imperfection et d’oser co-construire un modèle familial vivant, adapté à ses besoins et à ses valeurs.
Plutôt que de voir la crise comme une menace, la famille moderne peut aussi y lire (a-t-elle seulement le choix ?) une invitation à innover, dialoguer et s’entraider.
Les modèles familiaux alternatifs, l’accompagnement thérapeutique, la parentalité partagée et la sexualité consciente deviennent autant de ressources pour réinventer le couple et le lien.
Chaque difficulté, chaque remise en question, devient alors le point de départ d’une évolution individuelle et collective : transformer la charge en puissance, la fatigue en créativité, la vulnérabilité en solidarité.
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Bibliographie
- Bourdieu, P. (1998). La domination masculine. Paris: Seuil.
 - Brais, N. (2008). La charge mentale : une histoire de femmes ? Nouvelles pratiques sociales, 21(2), 126-144. https://www.erudit.org/fr/revues/ltp/2008-v64-n2-ltp2543/019512ar/
 - Butler, J. (2005). Trouble dans le genre. Le féminisme et la subversion de l'identité. Paris: La Découverte.
 - Delphy, C. (1998). L’ennemi principal. Économie politique du patriarcat. Paris: Syllepse.
 - Fassin, É. (2009). Le sexe politique. Genre et sexualité au miroir transatlantique. Paris: Éditions de l’EHESS.
 - Godelier, M. (1982). La production des grands hommes. Pouvoir et domination masculine chez les Baruya de Nouvelle-Guinée. Paris: Fayard.
 - Guillebaud, J.-C. (2000). La mutation de la famille : une perspective anthropologique. Le Philosophoire, 13, 85-94. https://shs.cairn.info/revue-le-philosophoire-2000-1-page-85?lang=fr
 - Gross, M., & Martial, A. (Eds.). (2011). Parenté plurielle. Les nouvelles figures de la famille. Paris: Autrement.
 - Hefez, S. (2007). Dans le cœur des hommes. Paris: Hachette Littératures.
 - Héritier, F. (1996). Masculin/Féminin. La pensée de la différence (Tome 1). Paris: Odile Jacob.
 - Illouz, E. (2006). Les sentiments du capitalisme. L’authenticité, les émotions, la culture du nouveau capitalisme. Paris: Seuil.
 - INED, INSEE, & Observatoire des inégalités. (2023). Rapports et enquêtes statistiques sur les familles, le travail et les inégalités en France.
 - Kergoat, D. (2012). Se battre, disent-elles. Luttes de femmes, luttes de classe. Paris: La Découverte.
 - Mathieu, N.-C. (1991). L’anatomie politique. Catégorisations et idéologies du sexe. Paris: Côté-femmes.
 - Mead, M. (1973). Mœurs et sexualité en Océanie. Paris: Payot.
 - Oakley, A. (1985). Sexe, genre et société. Paris: Presses universitaires de France.
 - Perrot, M. (2012). Les femmes ou les silences de l’histoire. Paris: Flammarion.
 - Pinkola Estés, C. (1996). Femmes qui courent avec les loups. Histoires et mythes de l’archétype de la femme sauvage. Paris: Grasset.
 - Teilhard de Chardin, P. (1955). Le Phénomène humain. Paris: Seuil.
 - Testart, A. (1999). Des dons et des dieux. Analyse des systèmes de prestations à la lumière de la religion. Paris: Errance.
 
Statistiques (rapports et enquêtes)
INED, INSEE, Observatoire des inégalités, IFOP, IPSOS. (2022-2023). Données et enquêtes en accès public sur familles, parentalité, travail, charge mentale, sexualité.
  NeoSoi - Dr Céline BERCION - psychologue sociale et systémique, thérapie de couple et sexothérapie - Bordeaux et visio
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