Céline BERCION - Dr en Psychologie sociale et systémique
Psychothérapie
Thérapie de couple - Sexothérapie 
Initiatrice des grandes traversées de vie

Psychothérapie, thérapie de couple, sexothérapie et éveil de conscience

06 22 75 87 93
NeoSoi
Céline BERCION - Dr en Psychologie sociale et systémique
Psychothérapie
Thérapie de couple - Sexothérapie 
Initiatrice des grandes traversées de vie

Désir ou excitation ? Comprendre ce qui se joue vraiment dans la sexualité à deux (et comment les érotypes ouvrent l’accès au plaisir profond)


 Je l’aime mais je n’ai plus envie : comprendre le désir, le corps et l’érotique dans le couple

Au début d’une relation, le désir semble évident. On a envie. Le corps répond. On ne se pose pas de questions.
On se dit que c’est "naturel".

Puis le temps passe. La vie s’organise, les rôles se stabilisent, le quotidien prend sa place.
On s’aime toujours. On tient l’un à l’autre. Mais l’élan ne vient plus de la même manière. Et c’est là que la peur s’installe : "s’il n’y a plus de désir… est-ce que notre amour s’éteint ?"

Cette inquiétude paraît logique. Pourtant, elle repose sur un malentendu majeur. Nous pensons que tout le monde désire "plus ou moins de la même façon". Nous croyons que le désir est spontané, instinctif, automatique. Qu’il suffit d’aimer pour que le corps s’ouvre.

Ce n’est pas le cas. Il n’existe pas une seule façon d’entrer dans le désir. Il en existe plusieurs, précises, différenciées, incarnées. Nous possédons chacun un érotype : une manière singulière d’être rejoint, stimulé, touché, engagé dans la relation.

Au début de la rencontre, cet érotype s’active sans effort. La nouveauté, l’attention réciproque, l’ouverture, la curiosité font le travail à notre place. On n’a pas besoin de savoir comment on désire : le contexte le révèle pour nous. Lorsque ce contexte change (et il change toujours) notre érotype ne disparaît pas. Il devient simplement invisible. Et parce que nous n’avons jamais appris à le reconnaître, nous ne savons plus comment retrouver l’élan.

 

En fait, ce que nous appelons "perte de désir" est souvent le décalage entre deux érotypes non identifiés.

 

Dans cet article, je vous propose de comprendre cela. De mettre des mots sur la manière dont chacun entre dans le désir et sur la façon dont deux manières différentes peuvent se rencontrer.

Nota : 
Cet article parle principalement des couples cisgenres et hétérosexuels, car ce sont les configurations dans lesquelles j’accompagne le plus souvent ce type de décalage érotique et relationnel.
D’autres réalités existent. D’autres dynamiques aussi.Dans cet article, je travaillerai uniquement sur celle-ci.

L’enjeu n’est pas de "raviver la flamme". L’enjeu est de reconnaître comment vous désirez, pour que la rencontre et la relation puisse redevenir vivante, juste et vraie.

I. Le désir ne disparaît jamais : il se déplace

Anaïs et Julien sont ensemble depuis six ans. Ils s’aiment. Lorsqu'ils viennent à mon cabinet, ils me précisent ensemble et de concert qu'ils se choisissent encore. Ils savent s’occuper l’un de l’autre, se parler, se soutenir.
Le lien est bel et bien là. Et pourtant ... dans l’intimité, ils ne se trouvent plus.

Anaïs dit : "ce n’est pas que je n’ai plus envie. C’est juste que… ça ne vient pas. Comme si mon corps attendait quelque chose que je ne sais pas nommer".

Julien poursuit : "moi, j’ai envie. Mais si je la sens ailleurs, je me retiens. Je ne veux pas qu’elle se sente obligée. Alors j’attends. Et plus j’attends, plus j’ai peur qu’elle s’éloigne".

Ils ne sont pas en opposition. Ils ne sont pas en fuite. Ils travaillent même trop bien à se préserver l'un et l’autre... Et c’est précisément là que ça se fige.

Ce qui se joue entre eux n’est pas un manque d’amour. Ce n’est même pas une "baisse de désir". C’est que leurs deux corps ne parlent plus le même langage érotique.

Au début, leurs langages se superposaient sans qu’ils s’en rendent compte.

Ils étaient :

  • disponibles,

  • curieux,

  • présents,

  • attentifs,

  • pas encore installés dans des rôles,

  • pas encore chargés par la vie commune.

Dans ce contexte, leur langage érotique s’accordait tout seul, sans questionnement, sans prise de conscience.  Ils n’avaient pas besoin de comprendre comment ils désiraient : le contexte faisait l’accordage spontanément. C’était automatique. Sans le savoir, ils parlaient la même langue.

Ce qui a changé, ce n’est pas le désir. C’est le langage.

Aujourd’hui :

  • Anaïs a besoin d’être rejointe dans sa sensibilité pour que son désir s’ouvre.

  • Julien entre dans le désir par l’élan et la proximité physique.

Ce qu'ils vont découvrir au fil des séances de thérapie de couple et de sexothérapie, c'est qu'ils ont deux langages érotiques différents. Deux entrées dans le désir distinctes. Deux façons d’aimer tout aussi valables. Mais non nommées, elles deviennent apparemment incompatibles. En séance, ce que que les couples nomment "plus envie" est souvent seulement cela : deux personnes qui s’aiment, mais qui n’utilisent plus le même langage érotique.

Il ne manque rien. Il manque juste de savoir ce qui se passe.

Dans l'immense majorité des situations, ce qui fait défaut, ce n'est pas le manque de de techniques, de piment ou de spontanéité.

D'expérience, il manque surtout la connaissance de leur érotype :

  • comment le désir démarre,

  • où il prend appui dans le corps,

  • par quel geste, ton, rythme, intention il peut s’ouvrir.

Quand ce langage est reconnu, le désir se remet naturellement en mouvement. Sans forcing. Sans performance. Sans effort.

II. Désir ≠ Excitation : ce que le corps sait (et que nous ne savons pas)

La situation d’Anaïs et Julien montre quelque chose d’essentiel : on peut s’aimer profondément et pourtant ne pas réussir à se rejoindre dans le corps. D'où ça vient ?  Cela vient du fait que nous confondons deux phénomènes très différents :

  • L’excitation : la réaction du corps

  • Le désir : l’élan qui nous met en mouvement vers l’autre

Ces deux réalités ne naissent pas au même endroit et ne se déclenchent pas pour les mêmes raisons.


L’excitation : une réponse physique, automatique

L’excitation peut apparaître :

  • en voyant quelque chose

  • en étant touché·e

  • en imaginant une scène

  • ou même sans raison apparente

Les travaux de Meredith Chivers (Queen’s University, 2004) montrent clairement que  le corps peut s’exciter sans que la personne ait envie. Et inversement : on peut avoir envie sans que le corps réagisse immédiatement.

Autrement dit :

Le corps peut dire "oui" alors que l’intérieur dit "non".
Et l’intérieur peut dire "oui" alors que le corps dit "pas encore".
 

L’excitation est physiologique. Elle ne dit rien, en elle-même, sur le désir.



Le désir : il vient du lien

Le désir, lui, ne surgit pas tout seul. Il se met en mouvement lorsqu’on se sent rejoint. C’est ce que Rosemary Basson a montré (1999) : pour beaucoup de personnes (pas seulement des femmes), le désir apparaît après qu’un sentiment de sécurité, de présence ou de reconnaissance soit installé.

Ce n’est donc pas : "j'ai envie, donc je viens vers toi".

C’est plutôt : "je me sens rejointe / accueilli / reconnu → alors l’envie peut commencer".

Et cela change tout.

Ce qui crée le malentendu dans de nombreux couples cis hétérosexuels

Les recherches de Philippe Brenot, Alain Héril ou Sylvain Mimoun montrent que :

  • Pour beaucoup d’hommes, l’érection est un langage :

    "Je te désire" ; "Tu comptes pour moi" ;  "Je suis avec toi".
     

  • Mais toutes les femmes ne reçoivent pas ce message de la même façon.

Certaines femmes se sentent désirées, reconnues, choisies → et là, le désir peut s’ouvrir.

D’autres femmes, en revanche, ressentent l’érection comme une attente, un appel à répondre → et là, le désir se retire.


Vous comprenez bien que, dans de nombreuses situations, ce n’est :

  • ni un problème de libido,

  • ni une question d’amour,

  • ni un défaut personnel,

  • ni un trait "féminin" ou "masculin."

C’est un langage érotique différent. Lorsque ce langage n’est pas reconnu, le désir ne démarre pas. Pire, il s'étiole et fiche le camp. 


Le point le plus important : ce n’est pas le désir qui manque

C’est le bon point de départ. Certaines personnes entrent dans le désir par :

  • le regard

  • la proximité émotionnelle

  • la sécurité

  • la tendresse

  • l’énergie

  • le jeu

  • l’intensité

  • la présence

  • la surprise

  • la lenteur

D’autres entrent dans le désir par le corps lui-même. Aucune entrée n’est meilleure qu’une autre. Elles sont juste différentes. C’est ce qu’on appelle le langage érotique propre : l’érotype.

Excitation

Désir

Réaction du corps

Mouvement vers l’autre

Peut venir sans envie

A besoin de lien, d’accordage

Automatique

Relationnel

Rapide

Progressif

Stimuli

Reconnaissance / sécurité


Et l’érotype = par où le désir commence chez toi.


Quand on ne connaît pas ce langage → le désir semble "parti".
Quand on le reconnaît → le désir revient naturellement.

 

Le désir ne demande pas d’effort.
Il demande juste d’être rejoint à son point de départ.


Alors voyons comment ce point de départ se construit dans le corps.

III. Le désir ne s’ouvre que quand il est libre

Le désir d’Anaïs n’a pas disparu. Celui de Julien non plus. Avec un regard de sexothérapeute, vous constatez que rien n’est "cassé" dans ce couple. Le lien est là, l’amour est là, la tendresse est là.

Ce qui se joue est bien plus fin : le désir, dans les relations qui durent, ne s’éteint pas. Il se retire quand il ne se sent plus libre. Les recherches en sexologie clinique (Basson, 1999) l’ont bien montré : le désir n’est pas un réflexe instinctif, mais un mouvement relationnel. Il n’apparaît que lorsque nous n’avons rien à prouver, rien à performer, rien à garantir.

Le corps s’ouvre dans l’espace où il est libre. Et il se ferme dès qu’il se sent attendu.


Quand le désir devient devoir, il s’efface

Chez beaucoup de femmes, lorsque l’homme exprime son envie (par un regard, un geste, ou par l’érection, qui chez beaucoup d’hommes est une langue du lien Cf. Brenot, 2017), il peut se produire une contraction silencieuse. Pas parce qu’il n’y a plus d’attirance, mais parce que quelque chose en elles se met à préserver la relation avant de se préserver elles-mêmes. C'est ce réfelxe que Shelley Taylor (UCLA, 2000) a nommé "tend-and-befriend" : se rendre disponible, rassurer, accompagner, adoucir, tenir le lien. Mais ce mouvement (pourtant emprunt d’amour) éteint radicalement le désir. Tellement pratiqué dans les couples et pourtant tellement tue-désir. 

Parce qu’on ne peut pas désirer l'autre là où on se quitte soi-même.

D’ailleurs, une enquête IFOP (2022) révèle que 42% des femmes en couple déclarent avoir eu une relation sexuelle sans désir, uniquement pour "éviter de blesser". Ce chiffre ne parle pas de sexualité. Il parle de loyauté affective. Et le désir ne survit pas à la loyauté quand elle prend le pas sur soi...

En revanche, chez beaucoup d’hommes : avancer, puis se retenir… ou intensifier

Chez de nombreux hommes, l’excitation corporelle est une porte d’entrée dans la relation. C'est plutôt le corps qui parle avant les mots. Dans les consultations, je constate souvent que l’érection n’est pas une pulsion brute : bien au contraire, elle est souvent une tentative de connexion émotionnelle (Héril, 2019).

Cependant, si l’homme perçoit un retrait chez sa partenaire, même subtil, son système nerveux peut basculer dans la retenue. Il se retient alors pour ne pas la presser ; il se coupe de lui-même et de son désir pour ne pas insister.
Et ce faisant, il gèle son propre désir.

À l’inverse, certains hommes avancent davantage, intensifient le contact, cherchent à "retrouver l’alchimie".
Ce n’est pas une prise. Penser ainsi c'est se méprendre à coup sûr sur le processus à l'oeuvre. Ce qui se joue, c’est surtout une peur du vide (Mimoun, 2015). Un mouvement pour ne pas disparaître dans l’espace entre deux corps.

Dans les deux cas, l’amour est là.
Et pourtant, le désir se cache.


Et le corps n’est pas neutre : le désir s’inscrit dans une physiologie vivante

Par ailleurs, si le désir s'inscrit dans un contexte, il s’enracine également dans un terrain hormonal, émotionnel et nerveux.

Chez beaucoup d’hommes, la testostérone soutient l’élan. Non pas le désir au sens affectif, mais l’énergie de mise en mouvement. Et lkorsque la testostérone baisse (stress chronique, inflammation, fatigue, surcharge ou âge, etc.) l’élan peut devenir plus discret. Il ne sagit pas de "moins d’envie", il s'agit de moins de propulsion. Nuance. 

Chez les femmes, le désir est cyclique. Le corps danse avec les variations d’œstrogènes, de progestérone et parfois de DHEA. Ce n’est pas un désir instable : c’est un désir rythmé, vivant. Il se dit et se vit différemment selon les phases de la vie et du cycle de la femme.

C’est d'ailleurs précisément pour cela que j’intègre, dans mon approche en sexothérapie, la médecine fonctionnelle et la santé hormonale : le désir n’est pas qu’une histoire d’émotions ; c’est une histoire de corps et d'hormones qui cherchent à respirer juste.

Ainsi, dans de nombreux couples, on assiste à la configuration suivante :

L’un se force pour ne pas blesser.
L’autre se retient pour ne pas peser ; parfois, l’un insiste pour ne pas disparaître.

Et pendant que chacun protège le lien, le désir se retire pour se protéger lui-même.

Pas par fragilité. Par lucidité.


Le désir revient quand il retrouve sa porte d’entrée

Certain·es entrent dans le désir par la connexion émotionnelle, d’autres par l’élan corporel, d’autres par le jeu, la lenteur, la profondeur, l’intensité, la tendresse, la présence.

Ce ne sont pas des rôles.
Ce ne sont pas non plus des essences masculines ou féminines.
Ce sont des langages érotiques propres.

Et tant que l’on tente d’entrer dans l’intimité par la porte de l’autre, le désir se met à couvert. Il attend patiemment qu’on revienne chez soi.

Ce qui fait souvent dire aux sexothérapeutes que le désir ne disparaît pas. On dit souvent que le désir se cache lorsqu’il n’est plus libre et qu'il renaît lorsque l’on revient à sa propre porte....

IV. Les érotypes : comprendre par où votre désir commence

Beaucoup de personnes qui vivent une baisse de désir dans le couple pensent qu’il s’agit d’un problème d’amour, d’attirance ou d’usure.
On entend souvent :

  • "Je l’aime, mais je n’ai plus envie"

  • "Je me sens déconnectée de mon désir"

  • "Mon corps ne suit plus"

  • "Je veux retrouver mon désir, mais je ne comprends pas comment il fonctionne"

Ce n’est pas que le désir a disparu. C’est que vous essayez d’entrer dans le désir par une porte qui n’est pas la vôtre. Le désir n’est pas une pulsion. Ce n’est pas "j’ai envie / je n’ai pas envie ". Ce n’est pas une compatibilité mystique entre deux corps. Non, bien au contraire même.  Le désir est une manière singulière de s’ouvrir. Chacun a sa porte d’entrée. Et tant que vous tentez d’entrer par la porte de l’autre, le désir se protège.

Pour retrouver le désir dans le couple, il ne s’agit pas de "se forcer", "se relancer" ou "réinventer sa sexualité".
Il s’agit de comprendre comment votre désir commence réellement. 

Deux approches permettent d’éclairer cela :

  • Jaiya, qui montre comment le corps s’ouvre physiologiquement

  • Laura Pynson, qui montre dans quel paysage symbolique et émotionnel le désir prend sens

4.1 — Jaiya : le désir comme activation du système nerveux

Lorsque quelqu’un me dit en séance : "je n’ai plus de désir", la première chose que j’explore n’est pas pourquoi, mais le désir commençait auparavant. Parce que le désir démarre toujours quelque part : dans l’espace, dans la peau, dans le rythme, dans le jeu, ou dans la multiplicité.

Le désir n’est jamais absent. Il est seulement mal abordé.

Les Blueprints de Jaiya décrivent la porte corporelle d’accès au désir. Jaiya est une sexologue américaine. Elle n’a pas cherché à décrire des psychologies, ni des profils, ni des personnalités. Elle a simplement observé comment le corps se met en désir, d’un point de vue somatique et neurologique.

Pour cela, elle a identifié 5 façons dont le système nerveux peut s’ouvrir :

✧ Chez l’un, le désir vient de l’espace.
✧ Chez l’autre, du sensoriel.
✧ Chez l’autre encore, du corps direct.
✧ Chez d’autres, du jeu.
✧ Et certains ont besoin de tout, en mouvement.

Nota :
Ces chemins ne sont pas genrés. Ils ne dépendent ni du sexe, ni de l’orientation sexuelle. Ils disent simplement comment le désir s’allume dans le corps.

Les 5 Blueprints de Jaiya

Blueprint

Le désir s’ouvre quand…

Concrètement, ça ressemble à :

Le désir se ferme quand…

Énergétique

il y a espace, attente, tension subtile

Ne pas toucher tout de suite. Regarder. Respirer. Sentir la montée.

Tu vas trop vite"

Sensuel

les sens sont éveillés

Lenteur, massages, odeurs, embruns de peau"

L’ambiance est négligée"

Sexuel

le corps entre en jeu

Baiser profond, rapprochement direct, contact bassin contre bassin.

On parle trop, on tourne autour"

Kinky

il y a jeu, contraste, rôle

"Ne bouge pas", "Regarde-moi"
 Un pacte, une règle, un frisson

On exige que ce soit "naturel"

Shapeshifter

tout peut être vrai, à condition que ce soit varié

Lenteur → intensité → jeu → pause → profondeur

Routine, toujours pareil"

Ce que Jaiya met en lumière dans sa typologie, ce sont 2 éléments centraux :

  • Le désir commence dans le corps, avant la tête.

Et il ne commence pas au même endroit pour chacun.

Ainsi donc, avant de parler de technique, de fréquence ou de savoir "ce qu’on aime", la première question à se poser est : par où ton corps dit naturellement "oui" ? Parce que nous ne commençons pas tous le désir au même endroit. Ce n’est pas un choix. Ce n’est pas un style. Ce n’est pas une personnalité. C’est ton système nerveux qui parle.


Voici les 5 portes du désir selon Jaiya :
 

  • L’ÉNERGÉTIQUE

Le désir commence dans l’entre-deux. Dans l’espace. Dans le rien. Ce profil s’ouvre quand il ne se passe pas encore quelque chose. Ce n’est pas le contact qui excite : c’est l’approche. Le frémissement. L’attente. Le moment où l’air change.

Ce que ça fait dans le corps :

  • la peau se réveille avant d’être touchée

  • le ventre chauffe juste à l’idée de la rencontre

  • la respiration devient plus profonde


Ce qui ouvre vs ce qui ferme :

  • ralentir vs aller trop vite

  • créer de l’espace vs être envahi

  • regarder sans toucher tout de suite vs être saisi d’un coup

Chez un Énergétique, le désir est un appel, pas une prise. Pour celles et ceux qui vivent leur désir comme une montée intérieure, l’excitation ne commence pas avec le corps, mais avec l’attente. Dans ce cas, aller trop vite coupe le désir. → "Je l’aime mais mon corps ne réagit pas" n’est pas un manque de désir ; c’est un besoin d’espace.

 

  • LE SENSUEL

Le désir commence dans les sensations. Dans le monde sensible. Ce profil a besoin que le corps se sente bien pour que le désir arrive. Pas pour faire joli mais pour se déposer.

Ce que ça fait dans le corps :

  • on se détend et alors seulement le plaisir peut apparaître

  • le toucher lent ouvre les portes profondes

  • la peau parle avant le sexe

Ce qui ouvre vs ce qui ferme

  • douceur, chaleur, draps propres, odeurs aimées vs prise rapide

  • s’étreindre, respirer ensemble, masser vs lumière agressive et ambiance négligée

Chez un Sensuel, le désir monte quand le corps est en confiance. → Pour retrouver le désir, il faut d’abord retrouver le corps.

 

  • LE SEXUEL

Le désir naît dans l’évidence. C’est clair. C’est direct. C’est là. Ce profil est souvent mal jugé, caricaturé.
Mais en réalité, chez lui/elle, le corps est langage.

Ce que ça fait dans le corps :

  • la sensation érotique arrive vite

  • l’excitation est un message d’amour

  • le sexe est un moyen de se relier

Ce qui ouvre vs ce qui ferme

  • contact franc vs tourner autour trop longtemps

  • baiser profond vs "on discute d’abord et peut-être ensuite"

  • toucher du bassin, du pubis, du ventre vs mise en attente forcée

Chez un Sexuel, l’élan corporel est une façon de dire "je suis là avec toi". → Ce n’est pas "trop sexuel", c’est un langage d’amour différent. Le corps parle avant l’émotion.

  • LE KINKY

Le désir se réveille là où il y a tension, contraste, codes. Ici, le désir a besoin de cadre et de transgression en même temps. Pas forcément BDSM, mais du jeu avec des rôles, de la surprise, du pouvoir doux.

Ce que ça fait dans le corps :

  • le cœur bat plus vite

  • le regard change

  • le corps se met en tension vivante

Ce qui ouvre vs ce qui ferme

  • une consigne vs sentiment d’être jugé

  • une règle vs une absence de pacte clair

  • un geste inattendu

  • un "tu attends" murmuré

Chez un Kinky, le désir a besoin d’un terrain secret que les deux gardent ensemble. Ici, le désir se nourrit de contraste, de règles du jeu, de tension vivante. → Lorsque le désir a besoin de jeu, la tendresse ne suffit pas.

 

  • LE SHAPESHIFTER

Le désir est vaste. Il porte plusieurs portes à la fois. Ce profil peut et veut tout (mais seulement si tout est bien là). Ce n’est pas quelqu’un qui "ne sait pas ce qu’il veut". Au contraire. C’est quelqu’un qui a besoin de richesse, d’amplitude, de palette.

Ce que ça fait dans le corps :

  • l’excitation monte si l’environnement est ample

  • mais peut tomber d’un coup si ça devient monotone

Ce qui ouvre vs ce qui ferme

  • variation vs répétition

  • surprise vs scénario figé vs toujours pareil

  • passer du lent au rapide, du doux au sauvage, du rituel au jeu

Chez un Shapeshifter, le désir est un mouvement et pas un point fixe. → Ce n’est pas l’instabilité du désir : c’est sa capacité à respirer large.


Ce que Jaiya et son modèle nous apprennent réellement c'est qu'il ne s'agit nullement : 

  • de changer,

  • de se corriger,

  • de se forcer,

  • ni de se "guérir".

Le modèle de Jaiya nous propose de regarder et d’écouter où le désir commence.
Pourquoi ? Parce que le désir n’est pas difficile. Il est juste précis.

4.2 - Laura Pynson : le désir comme paysage intérieur

Là où Jaiya montre comment le corps s’ouvre, Laura Pynson montre ce que le désir cherche intérieurement. Elle n’observe pas l’excitation, mais le sens que nous donnons à la rencontre. Elle montre que le désir est une dramaturgie du lien : ce que nous cherchons à éprouver dans l’autre, à travers l’autre, avec l’autre.

Ici, le désir n’est pas une tension du bassin. C’est une quête. Une quête de :

  • présence,

  • beauté,

  • intensité,

  • vérité,

  • risque,

  • sacré,

  • liberté.

Nota :

Ces formes ne sont pas genrées. Ce ne sont pas des personnalités. Ce ne sont pas des rôles sexuels. Ce sont des portes de sens.

Comme l’ont montré Philippe Brenot et Alain Héril, l’érotisme n’est pas dans l’acte, mais dans la scène du lien. Maryse Vaillant parle du désir féminin comme d’une dramaturgie intime. A ce sujet, Danièle Flaumenbaum rappelle que le corps féminin porte des mémoires affectives qui influencent la manière dont il s’ouvre ou se protège. Laura Pynson nomme les portes symboliques de cette ouverture : les érotypes.

Les travaux de Laura Pynson nous montrent que le désir féminin ne naît pas dans la stimulation, mais dans le sens que la rencontre prend. Avec ses travaux que j'aime beaucoup, le désir, ici, n’est pas ce que l’on fait, mais comment l’on se sent dans ce qu’on vit. Voici 8 érotypes : 

 

  • PRIMAL → Je veux sentir que tu es vivant et que tu me veux.

Le désir passe par l’instinct. Le désir se réveille dans la chair, le souffle, la sueur. Pas d’explication. Pas de mise en scène. Juste nous. Concrètement :

  • Se coller.

  • S’empoigner.

  • Sentir l’odeur de l’autre.

  • Respirer fort.

  • Gémir.

  • Mordre doucement.

  • Plonger.

Le désir est animal, instinctif, immédiat.

Ce qui l’ouvre : Présence pleine, prise franche, peau.
Ce qui le ferme : Parler trop, mentaliser, se regarder faire.

Le Primal dit :"Rappelle-moi que je suis vivant" : désir charnel, retrouver la pulsation du corps.

 

  • SENSITIF → Je veux être touchée avec soin. Je veux que tu me sentes. Pas que tu me prennes.

Le désir naît dans la tendresse profonde. Le préliminaire n’est pas un chemin : c’est le cœur du désir.

Concrètement :

  • Tenir.

  • Caresser la nuque.

  • Se respirer dans les bras.

  • S’enlacer longuement avant toute stimulation sexuelle.

Ce qui l’ouvre : douceur, lenteur, regard sincère.
Ce qui le ferme : précipitation, impatience, gestes secs.

Le Sensitif dit : "ne me touche pas pour avoir. Touche-moi pour me sentir".  Le désir passe par la sécurité émotionnelle : désir et tendresse, intimité émotionnelle dans le couple.

 

  • TRANSGRESSIF → Je veux le frisson du seuil. La morsure du jeu. Le désir vient de ce qui n’est pas censé arriver. La tension entre "je peux" et "je ne peux pas" met le corps en incendie. Concrètement :
  • Jeu de rôle.

  • Parole directive.

  • "Reste là"

  • "Ne touche pas"

  • "Regarde-moi"

Ce n’est pas la domination qui excite. C’est la mise en scène du seuil.

Ce qui l’ouvre : pacte clair, cadres choisis ensemble.
Ce qui le ferme : jugement, culpabilité, explication morale.

Le Transgressif dit : "montre-moi l’endroit où je me perds et je te suis".

Le désir passe par le jeu et le risque consenti : désir et jeu, sexualité vivante.

 

 

  • ÉTHÉRÉ → Je veux sentir ton âme.  Je veux sentir l’invisible qui passe entre nous. Le désir s’éveille dans la présence subtile. Pas dans l’action. Concrètement :
  • Fronts qui se touchent.

  • Respiration synchronisée.

  • Lenteur extrême.

  • Silence habité.

Le corps n’a pas besoin d’être stimulé : il s’ouvre de l’intérieur.

Ce qui l’ouvre : lenteur, profondeur, regard stable.
Ce qui le ferme : sexualité mécanique, gestes automatiques.

L'Éthéré dit : "fais-moi sentir ton âme. 

Le désir passe par le sacré, la présence subtile : sexualité sacrée, connexion profonde.

  • ARTISTE → Je veux la beauté de la scène.  Le désir est d’abord une esthétique. Le corps se donne à ce qui est beau. Concrètement :
  • Lumière chaude.

  • Draps choisis.

  • Parfum doux.

  • Lingerie précise.

  • Musique pensée.

Ce n’est pas superficiel. C’est une porte sensorielle vers l’incarnation.

Ce qui l’ouvre : intention, style, ambiance.
Ce qui le ferme : négligence, banalité, rien préparé.

L'Artiste dit : “"montre-moi que tu as vu la scène de nous".  Le désir passe par l’esthétique : désir et ambiance, renouer avec la sensualité

 

  • ARCHITECTE → Je veux que ça monte.  Le désir a besoin d’être construit. Ce corps ne"basculera pas d’un coup". Le désir monte.Étape par étape.Concrètement :
  • On commence par le regard.

  • Puis la respiration.

  • Puis la peau.

  • Puis le ventre.

  • Puis le sexe.

Ce qui l’ouvre : logique, progression, rythme précis.
Ce qui le ferme : chaos, improvisation, désordre.

L'Architecte dit : "guide-moi, mais avec cohérence". Le désir passe par la progression consciente : libido et rythme, désir lent.

 

  • ALCHIMISTE → Je veux que ça me transforme.  Le désir est une transformation intérieure. Faire l’amour, ici, est une traversée. On veut être changé par la rencontre. Concrètement :
  • Parler vrai pendant l’acte.

  • Pleurer.

  • Trembler.

  • Vibrer.

  • S’effondrer, se retrouver.

Ce n’est pas dramatique. C’est vivant.

Ce qui l’ouvre : vulnérabilité réelle.
Ce qui le ferme : performance, façade.

L'Alchimiste dit : "aime-moi à l’endroit où je suis vrai". Le désir passe par la vérité émotionnelle : désir comme guérison, sexualité transformatrice.

 

  • VERSATILE → Je veux tout, mais jamais pareil.  Le désir est mouvement. Il n’y a pas une porte. Il y a toutes les portes. Mais elles doivent bouger.

    Concrètement : lenteur → intensité → jeu → rituel → rire → silence → prise → abandon.

    Ce qui l’ouvre : variation.
    Ce qui le ferme : répétition.

    Le Versatile dit : "ne me laisse pas m’endormir".  Le désir passe par le mouvement : désir cyclique, explorer sa sexualité.

     

    Ce que Pinson nous apprend c'est que le désir n’est jamais "une envie". C’est une façon de se sentir vivant avec l’autre.

Vous n’avez pas perdu votre désir.
Vous ne connaissez pas encore votre porte.

Comme nous venons de le voir, ce qui bloque n’est pas l’amour, ni l’attirance. Ce qui bloque, c’est que vous essayez d’entrer dans le désir par une porte qui n’est pas la vôtre.

Le désir dans le couple est un langage. Si vous ne parlez pas la même langue, le corps se tait.


Jaiya nous apprend où le désir commence dans le corps. Jaiya montre que le désir n’est pas une volonté ou une humeur, mais une activation du système nerveux.

Pour certaines personnes, le désir commence dans l’attente (Énergétique).
Pour d’autres, il commence dans la peau et la tendresse (Sensuel).
Pour d’autres encore, dans une mise en mouvement directe du corps (Sexuel).
Pour d’autres, dans le jeu, la transgression douce, le contraste (Kinky).
Et pour d’autres, dans la variation et l’amplitude (Shapeshifter).

Si tu n’entres pas par la bonne porte, le corps se ferme.
Peu importe l’amour.
Peu importe la bonne volonté.
Peu importe les efforts.

C’est souvent ce que vivent les couples après 2, 5, 10 ans de relation : le désir ne se répond plus parce que la manière d’entrer dans le lien a changé, mais personne ne le sait.

 

Pynson nous montre ce que le désir cherche à vivre dans la rencontre ;  voici qui je deviens quand il s’ouvre.

Là où Jaiya parle du corps, Pynson parle du sens. Elle montre que le désir n’est pas seulement excitation et plaisir, mais façon d’exister :

  • Primal veut intensité, souffle, chair vivante.

  • Sensitif veut sécurité, lenteur, toucher vrai.

  • Transgressif veut frisson, frontière, pacte secret.

  • Éthéré veut sacré, présence, silence habité.

  • Artiste veut beauté, ambiance, intention.

  • Architecte veut progression maîtrisée, étape par étape.

  • Alchimiste veut vérité, émotion, métamorphose.

  • Versatile veut mouvement, amplitude, surprise.

Pynson montre que le désir ne cherche pas un acte, mais une expérience d’être.

 

Le désir ne demande pas "qu’est-ce qu’on fait ?" Il demande "qui je deviens avec toi quand on se touche ?"

 

Sabine Callegari dirait que le désir est une scène psychique avant d’être une scène sexuelle. Laurence Heitzmann rappelle que l’érotique est un mouvement énergétique du corps vers l’autre. Entre le corps qui s’ouvre (Jaiya) et l’imaginaire érotique qui se déploie (Pynson), il y a l’accordage. C’est là que je travaille.


Alors la question change totalement. Elle n’est plus : "pourquoi je n’ai plus envie ?  Elle devient : "par où est-ce que mon désir revient et sous quelle forme vivante ?". Ce que j’observe en séance quand un couple me dit : "on ne se désire plus", ce n’est quasiment jamais vrai. Ce qui est vrai, c’est :

  • Ils ne savent plus comment entrer dans leur désir.

  • Ils n’ont jamais appris leur langage érotique.

  • Ils croient que le désir est spontané, alors qu’il est précis.

 

Vous n’avez pas perdu votre désir :
vous n’avez juste pas encore rencontré votre porte.

4.4 - Ma cartographie clinique du désir : retrouver l’origine de l’ouverture

Avec tout ce que nous venons de voir en ce qui concerne le désir, je ne travaille donc jamais directement "le désir". Parce que le désir n’est pas un objet. Ce n’est pas quelque chose qu’on a ou qu’on n’a plus.

Le désir est une résonance. Il s’ouvre quand quelque chose en nous se sent rejoint. Il se ferme quand quelque chose en nous ne se sent plus en sécurité. Bien souvent, le désir n’a pas disparu. Il s’est protégé.

Mon travail consiste à entendre où, quand et pourquoi il s’est retiré. Et à accompagner le corps et le lien pour qu’il puisse revenir, naturellement, sans forcing, sans exercice, sans stratégie sexuelle.

1) La porte du corps (l’endroit où l’ouverture commence)

Avant toute histoire, avant toute narration, il y a la première respiration qui dit oui.

Chez certain·es, c’est l’espace.
Chez d’autres, la peau.
Chez d’autres, le jeu.
Chez d’autres, l’élan direct.
Chez d’autres encore, la multiplicité des mondes.

Quand cette porte d’accès n’est pas respectée,
le corps se referme. Instantanément. Même dans l’amour. Même dans l’attachement. Même dans la tendresse. Le corps ne trahit jamais sa porte.

2) Le paysage intérieur (qui je deviens quand je désire)

Lorsqu’une femme me dit : « je ne sais plus ce qui me donne envie »,
ce rarement vrai. Elle sait. Mais elle ne reconnaît plus la version d’elle qui désirait.

Le désir n’est pas "envie de sexe". Le désir est une façon d’être au monde, à cet instant précis :

  • plus vraie

  • plus libre

  • plus intense

  • plus tendre

  • plus audacieuse

  • plus vibrante

  • plus nue

Le travail ici est de retrouver cette version de soi. Pas d’en fabriquer une autre. Le désir est une identité qui attend qu’on la rejoigne.


3) Le terrain relationnel (là où l’on peut se risquer sans se perdre)

Ce n’est pas la sexualité qui manque. C’est l’espace où l’on peut se laisser faire toucher.

L’espace où :

  • je ne dois pas répondre,

  • je ne dois pas performer,

  • je ne dois pas rassurer,

  • je ne dois pas traduire ce que je ressens.

L’espace où je peux m’ouvrir sans être pris et me retirer sans être puni. Quand cet espace existe, le désir revient, comme une évidence ancienne. Pas parce qu’on l’a travaillé. Parce qu’on a cessé de l’empêcher. Quand le lien redevient respirable, le désir recommence à exister.

Dans la lignée de Nathalie Kuperman, j’accompagne la réappropriation du désir par le corps. Avec Marie-Christine Peyrelongue ou Nathalie Grandhomme, le désir peut devenir initiatique. Et comme l’exprime Marianne Grasselli Meier, la sexualité est parfois un passage, un lieu où l’identité se transforme. C’est cette dimension que je garde vivante dans l’accompagnement.

Ce que je fais réellement en séance

Je n’enseigne pas à "mieux communiquer". Je ne travaille pas la "libido ". Je ne "relance" pas la sexualité.

Je réapprends à sentir :

  • comment le corps dit oui,

  • ce qu’il cherche à vivre,

  • où il se protège,

  • pourquoi il s’est retiré,

  • et comment le lien peut redevenir un lieu habitable.
     

C’est tout. Et c’est immense. Parce qu’à partir de là : le désir revient tout seul.

FAQ - Désir, couple et érotisme

1. Est-ce que perdre le désir signifie que la relation est terminée ?

Non. La baisse de désir n’est pas un verdict. Elle indique que la relation traverse un moment où l’un des deux ne peut plus rester soi dans le lien. Le désir se retire alors pour protéger l’intégrité d’être.

Le désir ne disparaît pas. Il se met à l’abri.

2. Pourquoi le désir était fluide au début et devient plus difficile ensuite ?

Au début, l’élan vient de la nouveauté : tout est possible, rien n’est encore menacé.
Dans la durée, le désir dépend de la capacité à être soi à côté de l’autre, sans s’effacer, sans se durcir, sans se suradapter. Ce n’est pas un problème : c’est le passage de l’amour-découverte à l’amour-réalité.

Le désir devient plus vrai. Donc plus exigeant.

3. Est-ce normal de "ne plus rien sentir" dans son corps ?

Oui. Quand le corps ne peut plus soutenir l’effort d’être disponible, il se met en veille.
Ce n’est pas une panne sexuelle : c’est un signal de saturation émotionnelle.
Le corps demande un espace où il peut exister sans se défendre.

Là où le corps n’a plus à se protéger, l’érotique revient.

4. Peut-on retrouver du désir après des années de tensions, de fatigue ou de silence ?

Oui, à condition de ne pas chercher à "remettre du sexe". Le désir revient quand on arrête de le forcer et qu’on travaille l’accordage du lien : respiration, tempo, distance, regard, place.
C’est un réapprentissage du contact.

On ne rallume pas le désir. On lui rouvre la porte.

5. Comment savoir par où j’entre dans le désir ? (Jaiya)

Chacun possède une porte d’accès corporelle (Jaiya) : sensitif, énergétique, sexuel, kinky ou shapeshifter.
Ce n’est pas une typologie figée : c’est la manière dont votre système nerveux peut s’ouvrir sans se sentir envahi.

Identifier sa porte, c’est cesser de se forcer.

6. À quoi servent les érotypes ? (Laura Pynson)

Les érotypes ne disent pas qui vous êtes. Ils éclairent ce qui se met en mouvement en vous lorsque le désir s’ouvre : Primal, Sensitif, Transgressif, etc. C’est le paysage intérieur de l’érotique, là où votre identité aime se déployer sans se perdre.

L’érotype montre non pas le geste, mais la place intérieure.

7. Et si mon / ma partenaire n’a pas la même manière de désirer ?

C’est précisément là que le couple devient un lieu de transformation. L’enjeu n’est pas de se ressembler, ni de se "rejoindre à mi-chemin ", mais de créer une scène où chacun peut rester entier dans la rencontre.

Le désir revient quand personne ne se trahit pour aimer.

8. La thérapie peut-elle vraiment changer quelque chose ?

Oui, si elle ne vise pas à "régler le problème sexuel". Le travail porte sur :

  • le rythme,

  • la sécurité d’être,

  • la manière d’entrer en lien,

  • et la reconnaissance des places.

Quand ces conditions sont restaurées, le désir revient de lui-même.

Le désir est un effet secondaire de l’accordage.

Conclusion

Comme nous venons de le décrypter, la baisse de désir dans le couple n’est pas une disparition. C’est un retrait de protection. Le corps se met à distance lorsqu’il ne trouve plus comment se sentir en sécurité dans la rencontre.

Le désir ne s’éteint pas : il attend les conditions de son ouverture.

Les typologies de Jaiya permettent de comprendre par quelle porte le corps entre dans l’érotique ("par où j’entre ?").
Celles de Laura Pynson éclairent le paysage intérieur qui se déroule une fois cette porte franchie ("qui je deviens quand j’entre ?). Lorsque la porte et le paysage ne coïncident plus, le désir se replie.  Mon travail consiste précisément à faire dialoguer ces deux dimensions, dans un cadre sécurisant, afin que chacun puisse :

  • se reconnaître,

  • reconnaître l’autre,

  • et se rencontrer sans se trahir.

En tant que sexothérapeute / thérapeute de couple, l'enjeu n’est donc pas de "stimuler" ou "relancer". L’enjeu est de retrouver l’accordage : le rythme, la place, le type de contact, la manière d’être rejoint.

Le couple n’est pas simplement un lieu d’affection. C’est un terrain de transformation, où le désir n’est pas quelque chose à "produire", mais quelque chose à laisser revenir, une fois l’accès retrouvé. Le couple devient alors non pas un lieu où l’on "doit" désirer, mais un espace où l’on apprend à se rencontrer à nouveau. La sexualité n’y est plus un devoir ou un indicateur, mais un processus vivant d’ajustement et d’éveil. Le désir revient alors quand personne n’a plus besoin de se trahir pour être en lien...


Si vous vous reconnaissez dans cette traversée, si vous sentez que le désir ne s’est pas éteint mais retiré et que vous souhaitez comprendre par où il peut revenir, je vous accompagne dans ce travail d’accordage :

  • En séance individuelle (45 min) pour clarifier votre porte d’accès au désir,

  • En thérapie de couple (1h) pour restaurer la sécurité du lien et le mouvement entre vous,

  • Ou dans le parcours d’exploration profonde Voyage au cœur de soi (1h30) lorsque l’enjeu touche aussi l’identité, l’attachement et l’histoire du corps.

De mon point de vue, l’amour et le couple ne sont pas seulement des lieux de lien. Ils sont des espaces d’éveil.

Pour toute demande d’accompagnement : https://www.neosoi.fr/

Revenir au désir, c’est revenir à soi mais à deux.

Bibliographie

  • Basson, R. (2000). The Female Sexual Response: A Different Model. Journal of Sex & Marital Therapy, 26(1), 51–65.
  • Basson, R. (2002). Women's Sexual Dysfunction: Revised and Expanded Definitions. Journal of Sex & Marital Therapy, 28(2), 105–122.
  • Brenot, P. (2017). Les hommes, le sexe et l’amour. Paris : L’Iconoclaste.
  • Callegari, S. (2020). L’énigme du désir : Pour une psychanalyse incarnée. Paris : Éditions de l’Observatoire.
  • Castelain-Meunier, C. (2010). La Place des femmes. Paris : L’Iconoclaste.
  • Chivers, M. L., Rieger, G., Latty, E., & Bailey, J. M. (2004). A Sex Difference in the Specificity of Sexual Arousal. Psychological Science, 15(11), 736–744.
  • Chivers, M. L. (2010). The specificity of women’s sexual arousal. Annual Review of Sex Research, 21(1), 153–199.
  • ​​​​​​​Couvrette, A. (2017). L’identité féminine dans le lien : enjeux relationnels et subjectivation. Montréal : Presses de l’Université du Québec.
  • Flaumenbaum, D. (2008). Femmes désirées, femmes désirantes : La sexualité féminine, clef de voûte de la santé. Paris : Payot.
  • Grasselli Meier, M. (2016). Rituels de femmes pour s'initier à la puissance du féminin. Gap : Le Souffle d’Or.
  • Grandhomme, N. (2019). L’érotique initiatique. Corpus transmis en séminaires et formations professionnelles (2017–2023). (Travail non publié en maison d’édition ; transmission orale encadrée.)
  • ​​​​​​​Guédeney, N., & Guédeney, A. (2016). L’attachement : Concepts et clinique. Paris : Masson.
  • Heitzmann, L. (2018). Sexothérapie : Pour une sexualité vivante. Paris : Eyrolles.
  • Héril, A. (2019). Les hommes et l’amour. Paris : Belfond.
  • Jaiya. (2019). The Erotic Blueprint Breakthrough. Programme de formation certifiant, JAIYA LLC. (Modèle pédagogique diffusé en ligne, non édité en version papier.)
  • Kuperman, N. (2016). Le corps accordé : Retrouver l'harmonie avec ses sensations. Paris : La Martinière.
  • Meston, C., & Buss, D. M. (2007). Why Humans Have Sex. Archives of Sexual Behavior, 36(4), 477–507.
  • ​​​​​​​Molinier, P. (2013). Le travail du care. Paris : La Dispute.
  • ​​​​​​​Persiaux, G. (2019). Guérir des blessures d’attachement. Paris : Eyrolles.
  • Peyrelongue, M.-C. (2013). Les rituels du corps : Symbolique et transformation. Paris : Éditions du Relié.
  • Porges, S. (2011). The Polyvagal Theory: Neurophysiological Foundations of Emotions, Attachment, Communication, and Self-Regulation. New York : W.W. Norton.
  • ​​​​​​​Pynson, L. (2022). Les Érotypes : Cartographie du paysage érotique. Matériel pédagogique, ateliers et formations professionnelles. (Corpus enseigné en retraite / formation ; non édité en maison d’édition.)
  • Taylor, S. E., Klein, L. C., Lewis, B. P., Gruenewald, T., Gurung, R. A., & Updegraff, J. A. (2000). Biobehavioral responses to stress in females: Tend-and-befriend, not fight-or-flight. Psychological Review, 107(3), 411–429.
  • Taylor, S. E. (2006). Tend and Befriend: Biobehavioral bases of affiliation under stress. Current Directions in Psychological Science, 15(6), 273–277.
  • Taylor, S. E. (2020). The Tending Instinct. Henry Holt.
  • Vaillant, M. (2009). Il suffit d’un homme. Paris : Albin Michel.

NeoSoi - Dr Céline BERCION - psychologue sociale et systémique, thérapie de couple et sexothérapie - Bordeaux et visio

36 Avenue Roger Cohé
33600 Pessac
France

Inscrivez-vous à notre newsletter pour suivre nos actualités

Envoyé !


Lire les commentaires (0)

Articles similaires


Soyez le premier à réagir

Envoyé !

Derniers articles

Quel type de couple êtes-vous ? Un guide complet pour comprendre votre dynamique et ouvrir un chemin de conscience

07 Juil 2025

Thérapie de couple ou thérapie individuelle : comment choisir ?

02 Juil 2025

Désir ou excitation ? Comprendre ce qui se joue vraiment dans la sexualité à deux (et comment les érotypes ouvrent l’accès au plaisir profond)

10 Nov 2025

Mutation du couple, charge mentale et co-création du lien : pourquoi le travail des femmes change tout… et ce qu’on n’a pas encore osé transformer

03 Nov 2025

Pegging et plaisir masculin : dépasser les tabous, éveiller la conscience sensuelle

27 Oct 2025

Haut potentiel intellectuel, couple et sexualité : comprendre et apprivoiser les défis de la relation amoureuse

20 Oct 2025

Catégories

Création et référencement du site par Simplébo Simplébo

Connexion