Céline BERCION - au coeur de la féminité sacrée
Dr en Sociologie et Psychologie sociale
Coach intégrale pour les femmes midlife
Naturopathe holistique spécialisée dans la (péri)-ménopause

Formation, mentoring, coaching intégral et naturopathie holistique pour les femmes midlife

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Céline BERCION - au coeur de la féminité sacrée
Dr en Sociologie et Psychologie sociale
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L’étiquette du « TROP ceci ou TROP cela » chez les personnes hypersensibles


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Il y a quelques semaines, au cours d’un échange avec un ami et confrère - visiblement pas très au fait sur le sujet- , j’ai été surprise du qualificatif, comme ça l’air de rien dans la conversation, qu’il employa à mon égard : « trop émotionnelle ». On y était, le mot était lâché. Je l’en remercie car cela me donne l’occasion de faire cet article.

 

TROP : un mot, une intonation, un sens que l’on y associe et tout peut s’embrouiller dans la tête ; et tout peut s’emballer dans le corps. Trop sensible, trop timide, trop introverti, trop fatigant, trop instable émotionnellement, etc. Combien de fois avez-vous entendu ce qualificatif ?

4 petites lettres : TROP

Comme si les parents, les amis ou encore les enseignants s’étaient donnés le mot – et quel mot !! – pour vous qualifier insidieusement et finalement vous amener à accepter ces paroles comme un état de fait, à accepter ce petit mot qui vous a amené à penser que « quelque chose clochait chez vous ». Et depuis toutes ces années, un compromis interne – voire une lutte – s’est insidieusement immiscé dans votre vie afin de reléguer le plus loin possible cette « tare » que l’on nomme hypersensibilité. Ca vous parle ?

 

Alors, il y a bien sûr toutes les petites expressions du genre : « tu prends trop personnellement les choses », « tu réagis trop au quart de tour », « tu réfléchis trop », « tu prends trop les choses au premier degré », « tu es trop timide », « tu es trop sensible », « tu es trop perfectionniste », « tu es trop solitaire », « tu vis trop dans un monde de bisounours », qui peuvent stigmatiser voire sceller des comportements basés sur un faux-self (je reviendrai sur cette notion de « faux-self » dans un prochain article sur les Haut Potentiels Intellectuels).

 

Aujourd’hui, on considère que près d’une personne sur cinq est concernée par cette spécificité de l’hypersensiblité(1) qui n’est pourtant ni un syndrome, ni une pathologie, ni un défaut de personnalité. Les femmes comme les hommes sont concernés ; l’hypersensibilité est une caractéristique que l’on retrouve aussi chez d’autres espèces animales (ouf, déjà, ça rassure !).

 

L’hypersensiblité : de quoi parle-t-on ?

Même si chaque personne hypersensible a sa sensibilité particulière, on peut dégager quelques grandes tendances générales : très forte empathie aux émotions des autres, tendance à un repli sur soi et à l’isolement, tendance à l’anxiété, haute subtilité dans la perception des détails, grande intuition,  souci de justice sociale, dispositions à se poser des questions existentielles ou encore sensibilité accrue aux critiques. On l’aura compris, on parle d’hypersensiblité au regard d’une norme.

 

Et d'ailleurs, si on prend un regard sociologique sur le sujet (je suis sociologue de formation, je ne me refais pas), voici ce que Nicolas Marquis, professeur de sociologie à l’Université Saint-Louis de Bruxelles en dit «L’hypersensibilité est un syndrome socialement valorisant, qui permet de se présenter comme inadapté au monde tout en appartenant à une communauté de personnes en avance sur celui-ci(2)». Intéressant. 

 

Mais l’hypersensibilité ne se résume pas à la sphère émotionnelle (on serait alors possiblement dans la "sensiblerie"). L'hypersensibilité concerne aussi les 5 sens (ouïe, goût, odorat, vue, toucher voire proprioception). De fait, pour être précise, il serait donc plus judicieux de parler de système neuro-sensoriel hautement sensible.

Les personnes hypersensibles – ayant un système neuro-sensoriel hautement sensible - sont ainsi conscientes de tout un panel de messages subtils provenant à la fois de leur environnement extérieur et de leur environnement intérieur. C’est tout de même un sacré avantage de remarquer des éléments que d’autres ne perçoivent pas. Mais c’est aussi une source majeure de décalage avec les autres. Et c’est précisément là que les choses peuvent commencer à devenir inconfortables et générer possiblement du mal-être.

 

L’inconfort ressenti par les personnes hypersensibles peut se manifester à travers différents sens :

  • Certaines personnes peuvent être submergées par de trop nombreux stimuli visuels comme la télé ou encore par une trop forte intensité lumineuse ;
  • D’autres personnes vont avoir une extrême sensibilité au toucher (personnellement et pour ne citer que quelques exemples, je dois couper toutes les étiquettes de mes vêtements, je ne peux pas toucher de coton ni la farine de maïs, etc.) ;
  • D’autres personnes vont avoir une sensibilité auditive bien au-delà de la moyenne et se sentir anxieux par des sons perçus comme excessivement forts (comme les feux d’artifice par exemple) ou encore par des rythmes particuliers (comme le tic-tac d’une horloge) ;
  • D’autres personnes peuvent avoir une sensibilité olfactive exacerbée (pour le meilleur et pour le pire… essayez de penser aux odeurs dans les transports en commun : c’est une horreur absolue !!!)
  • D’autres personnes ont une hypersensibilité gustative qui peut les conduire à avoir des nausées et éprouver un profond dégoût pour bon nombre d’aliments ;  
  • Et enfin, d’autres personnes connaissent une hypersensiblité proprioceptive qui peut les amener à mal jauger l’intensité de leurs gestes (essuyer trop fort un verre, caresser trop fort un animal, lancer trop fort une balle, etc.).

 

Les neurosciences nous éclairent quant à cette façon si spécifique de ressentir et de comprendre le monde. Cette manière d’appréhender le réel passe par un système neurosensoriel plus pointu et plus fin : plus de connexions neuronales, des neurones miroirs hyperactifs, une insula (siège de la conscience) fonctionnant à plein régime et des amygdales en hyperfonctionnement. 

Puisque les personnes hypersensibles saisissent le monde avec autant de subtilités et de spécificités, mécaniquement elles sont possiblement davantage exposées à des désagréments émotionnels, psychiques et physiques. Les statistiques sont floues et peu prolixes sur le sujet ; mais dans mon expérience d’accompagnement depuis toutes ces années, j’ai pu constater que les personnes hypersensibles sont plus sensibles à la douleur, aux effets des médicaments, aux allergies ou encore aux maladies auto-immunes pour ne citer que ces quelques particularités de santé.

Que faire quand on est hypersensible ?

  • Le système nerveux des personnes hypersensibles est différent. En essayant d’aller à contre-courant de votre spécificité, en essayant de vous surprotéger ou en essayant de rentrer dans le moule (attention, vous risquez de devenir tarte !!), vous augmentez le risque de développer des somatisations pouvant se traduire par des symptômes que je retrouve très classiquement chez ces profils en consultation de naturopathie (eczéma, allergies, troubles respiratoires comme la spasmophilie, insomnies, etc.) ;

Redevenez acteur de votre santé, apprenez à reconnaître les signaux d’alerte que votre corps vous adresse. Faîtes-vous accompagner par un bon professionnel de santé qui vous proposera une hygiène alimentaire appropriée et vous encouragera dans votre volonté de changement.

 

  • Intégrer des techniques pour accueillir, entendre, accompagner et harmoniser vos émotions. Les formations, ateliers et autres outils de connaissance de soi / gestion des émotions / gestion du stress constituent des leviers tout-à-fait appropriés pour s’apprivoiser et se respecter. Aménagez votre quotidien en fonction de ce que vous apprenez / vivez ; bref, en fonction de tous les petits pas que vous faîtes au quotidien.

 

  • Ménagez-vous des temps de repos.

 

  • Alignez-vous avec « qui vous êtes ». Autrement dit, mettez votre vie en perspective sous l’angle de votre spécificité d’hypersensible. Le modèle occidental qui valorise les personnes stables, calmes et qui contrôlent parfaitement la situation est un modèle antagoniste aux caractéristiques des hypersensibles. Ce n’est qu’un modèle, ce n’est pas une vérité absolue. L’empathie et la sensibilité sont des qualités intrinsèquement utiles dans une modèle de société qui va mal.

Dans ce sens, un accompagnement de type coaching professionnel constitue une approche pertinente pour (re)mettre du sens dans vos relations avec vos proches, votre travail, votre vie amoureuse et surtout votre vie intérieure.

En conclusion

La connaissance de soi est une aventure passionnante car elle aide à mettre en valeur les parties de soi-même que l'on a souvent soigneusement ignorées, négligées voire déniées. Que d'énergie dépensée à masquer ce qui est pourtant si précieux quand on est hypersensible ! Essayez de vous challenger à dire stop à la mise en case « trop », et devenez pleinement conscients et bienveillants envers vous-mêmes.

Partez à la (re)conquête de ces qualités si souvent rejetées depuis l'enfance : la subtilité comme qualité "trop féminine" chez un homme ou encore l'assurance comme qualité "trop masculine" pour ne donner que ces deux exemples.  

Mettez en valeur votre potentiel : repensez votre vie - notamment vos échecs - à la lumière de votre spécificité d'hypersensible, cela permet de remettre votre vie en perspective sous angle pro-actif. 

 

Bref, prenez soin de vous.

 

Naturo-coachement vôtre 

Céline

 


(1) Cf. les travaux de la chercheuse Elaine N. Aron et ses ouvrages, dont « Ces gens qui ont peur d’avoir peur : mieux comprendre l’hypersensbilité », ed. l’Homme, Paris, 2013

(2) Nicolas Marquis, «Du bien-être au marché du malaise», Puf, Paris, 2014


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