Breathwork rebirth : définition, bienfaits, déroulement et précautions
Quand la respiration consciente devient une porte d’entrée thérapeutique pour réguler émotions et lien
Beaucoup de personnes connaissent cette expérience déroutante : vouloir rester calme dans une discussion de couple, et sentir pourtant la respiration se bloquer ou le corps se tendre malgré soi. Ce décalage entre l’intention consciente et la réaction corporelle est au cœur de nombreuses difficultés émotionnelles et relationnelles. Il rappelle une réalité essentielle : nous respirons en permanence, mais notre manière de respirer est profondément façonnée par notre histoire affective, nos attachements et nos stratégies de survie.
La respiration est l’un des rares processus physiologiques à la fois automatiques et modulables consciemment. À ce titre, elle constitue une porte d’entrée thérapeutique directe vers le système nerveux. En situation de stress, de conflit ou d’insécurité affective, le souffle se raccourcit, se contrôle ou se suspend. Dans l’intimité, il peut même se retenir. Dans la peur de l’abandon ou du rejet, il devient surtout chaotique. Ces variations respiratoires traduisent une dérégulation émotionnelle profonde, souvent préverbale, que la seule compréhension intellectuelle ne suffit pas toujours à apaiser.
Dans les crises de vie et de couple, les difficultés sont fréquemment abordées à travers la communication ou l’analyse des schémas relationnels. Or, lorsque le corps est en état d’hyperactivation ou de figement, parler ne permet pas nécessairement de se réguler. Le couple agit alors comme un amplificateur puissant : il réactive des mémoires d’attachement anciennes, inscrites dans le corps bien avant les mots. C’est dans ce contexte que le regain d’intérêt pour le breathwork prend sens : non comme une mode, mais comme une réponse aux limites des approches exclusivement verbales.
Le breathwork Rebirth est une pratique de respiration consciente connectée. Elle s’inscrit précisément dans cette perspective. Il ne s’agit ni d’une pratique miracle, ni d’un gadget de développement personnel, ni d’une expérience émotionnelle spectaculaire. Le Rebirth est un outil psychocorporel au service d’un processus thérapeutique, visant la régulation émotionnelle, l’exploration des mémoires corporelles et la restauration progressive d’une sécurité intérieure. Il s’agit moins de 'faire disparaître' des difficultés que d’apprendre à les traverser avec davantage de régulation et de présence.
Cette approche, respectueuse du rythme du corps et de l’histoire relationnelle de chacun, peut se pratiquer individuellement (que la personne soit en couple, séparée ou en questionnement amoureux par exemple) et nécessite une présence accompagnante formée, attentive aux enjeux émotionnels et relationnels qui peuvent émerger. Travailler avec la respiration consciente permet souvent de retrouver une marge de manœuvre concrète dans le quotidien : réagir différemment dans les conflits, mieux tolérer la proximité ou la distance, sortir de réactions automatiques qui fragilisent le lien. Ce travail s’inscrit dans un temps progressif, sans promesse de transformation instantanée. Dans ma pratique de psychologue sociale, je pratique régulièrement la psychothérapie assistée par les états élargis de conscience, dont le rebirth.
Cet article propose un cadre clair et rigoureux pour comprendre le breathwork Rebirth : sa définition, ses origines, ses bienfaits, le déroulement d’une séance et les précautions essentielles à respecter. L’objectif est double : offrir une information fiable sur cette respiration consciente, et montrer en quoi le travail sur le souffle peut devenir un levier thérapeutique puissant pour la régulation émotionnelle et la qualité du lien, sans promesse excessive ni simplification abusive.
Partie 1 - Qu’est-ce que le breathwork rebirth ?
1.1 Définition d’une respiration consciente connectée au service de la régulation émotionnelle
Le breathwork Rebirth, aussi appelé rebirthing, est une pratique de respiration consciente connectée utilisée comme outil psychocorporel de régulation émotionnelle. Il repose sur un principe simple dans sa forme, mais structurant dans ses effets : respirer de manière continue, sans pause entre l’inspiration et l’expiration, afin d’agir directement sur les équilibres physiologiques, émotionnels et relationnels.
Contrairement à la respiration automatique du quotidien (souvent courte, contrôlée ou ponctuée de micro-apnées liées au stress) la respiration mobilisée en Rebirth est ample, fluide et circulaire. L’inspiration est engagée, l’expiration relâchée, et le souffle devient un mouvement continu. Cette modification volontaire du rythme respiratoire permet au corps de desserrer progressivement certaines réponses automatiques de survie, fréquemment observées dans les états de stress chronique, d’anxiété relationnelle ou de contrôle émotionnel.
Sur le plan scientifique, il est aujourd’hui bien établi que la respiration influence directement le système nerveux autonome, notamment les mécanismes d’activation et d’apaisement impliqués dans la régulation émotionnelle (travaux sur la variabilité de la fréquence cardiaque et la respiration lente). Le Rebirth s’inscrit donc dans cette compréhension, sans se revendiquer comme un protocole médical standardisé.
1.2 Une respiration consciente pour réguler le système nerveux
Sur le plan physiologique, le breathwork Rebirth agit comme un levier de régulation du système nerveux autonome, soutenant une sortie progressive des états d’hyperactivation (stress, vigilance excessive, contrôle) comme des états de figement (retrait, inhibition, dissociation). Ces états sont aujourd’hui bien décrits dans les travaux sur le stress chronique, l’attachement et le trauma, notamment dans les approches dites bottom-up, qui privilégient une action passant par le corps plutôt que par la seule verbalisation.
Cette régulation n’est ni instantanée ni mécanique. Elle s’opère progressivement, à mesure que le corps retrouve une capacité à alterner activation et apaisement, sans basculer dans des réactions extrêmes.
1.3 Apprendre la régulation émotionnelle par le souffle
Sur le plan émotionnel, l’objectif du Rebirth n’est ni la catharsis, ni la recherche d’états intenses ou spectaculaires. Il s’agit de développer la capacité à ressentir sans être submergé, à rester présent à ce qui se manifeste dans le corps tout en conservant une marge de choix.
Le Rebirth n’est donc pas une expérience à "subir", mais un apprentissage progressif de l’autorégulation. La personne apprend à observer ses sensations, ses émotions et ses réactions corporelles, à tolérer l’inconfort éventuel, et à ajuster sa respiration plutôt que de se crisper ou de fuir. Ce processus suppose une implication active du sujet et s’inscrit dans le temps.
Les effets de cette pratique varient selon les personnes, leur histoire, leur contexte relationnel et le cadre d’accompagnement. Le Rebirth ouvre un espace de travail ; il ne garantit pas un résultat prédéfini.
1.4 Mémoire corporelle et trauma : une distinction clinique essentielle
Dans le breathwork Rebirth, la respiration est envisagée comme un support de mémoire corporelle, au sens clinique du terme. Cette notion mérite d’être clairement distinguée du trauma afin d’éviter toute confusion.
La mémoire corporelle désigne l’ensemble des réponses physiologiques, sensori-motrices et émotionnelles conditionnées par l’expérience. Il ne s’agit pas d’une mémoire explicite ou déclarative, mais de modes de fonctionnement appris, souvent adaptatifs à un moment donné : retenir son souffle face au conflit, respirer en surface dans l’intimité, se tendre dans la proximité ou se figer face à la séparation.
Le trauma, au sens clinique, correspond à une rupture de régulation : une expérience qui dépasse les capacités d’adaptation du système nerveux au moment où elle survient, en l’absence de protection ou de soutien suffisant.
Toute expérience traumatique laisse des traces corporelles, mais toute mémoire corporelle n’est pas traumatique.
Le breathwork Rebirth travaille principalement avec cette mémoire corporelle conditionnée. Il peut rencontrer des traces traumatiques, mais il ne se substitue pas à un traitement du trauma au sens psychothérapeutique strict, lequel nécessite un cadre spécifique et des précautions particulières.
1.5 Le souffle comme médiateur du lien, de l’attachement et de l’intimité
Les recherches sur l’attachement montrent que les expériences relationnelles précoces influencent durablement la capacité de régulation émotionnelle et la manière d’entrer en lien. Ces expériences s’inscrivent souvent dans le corps avant même l’accès au langage, façonnant des habitudes respiratoires, posturales et émotionnelles inconscientes.
Travailler avec la respiration consciente connectée permet de rendre ces réponses perceptibles et modulables, sans réduire l’expérience à une interprétation intellectuelle. Le souffle devient alors un médiateur entre le corps, l’émotion et la relation à l’autre. C’est dans ce sens que le Rebirth peut être particulièrement pertinent dans certaines problématiques de lien : anxiété relationnelle, dépendance affective, retrait émotionnel, difficultés d’intimité ou de sexualité, lorsque ces difficultés sont liées à une dérégulation émotionnelle persistante.
Concrètement, cette régulation respiratoire peut soutenir la capacité à :
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différer une réaction automatique dans les situations conflictuelles,
-
rester en lien sans se dissocier ni se suradapter,
-
tolérer la proximité ou la distance sans basculer dans le contrôle ou l’évitement.
1.6 Un outil progressif, situé et non universel
Il est essentiel de situer clairement le niveau de profondeur du breathwork Rebirth. Cette pratique agit de manière progressive et intégrative sur la régulation émotionnelle et les réponses corporelles conditionnées. Elle ne vise ni une plongée transpersonnelle immédiate, ni une transformation rapide, mais un travail dans la durée, respectueux du rythme du corps et de l’histoire relationnelle de chacun.
Nota : le breathwork Rebirth ne se pratique pas seul.
La modification volontaire de la respiration nécessite un cadre sécurisant et une présence accompagnante formée, capable de soutenir la régulation émotionnelle et d’intervenir en cas de débordement. Une pratique non encadrée expose à des risques de dérégulation émotionnelle.
Le Rebirth n’est pas indiqué pour tout le monde, ni à n’importe quel moment. Il peut être particulièrement soutenant pour certaines personnes engagées dans un travail thérapeutique ou en questionnement relationnel, mais nécessite des précautions et parfois un accompagnement psychothérapeutique parallèle, notamment en présence de traumatismes complexes.
1.7 Ce que le breathwork Rebirth n’est pas
Afin d’éviter toute confusion, il est important de préciser que le Rebirth :
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n’est pas une technique de relaxation ou de bien-être,
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n’est pas une méthode de performance respiratoire,
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n’est pas une expérience émotionnelle spectaculaire recherchée pour elle-même,
-
n’est pas une solution rapide aux difficultés affectives ou relationnelles,
-
n’est pas une thérapie autonome au sens médical ou psychothérapeutique strict.
Le breathwork Rebirth est un outil psychocorporel au service d’un processus d’accompagnement et non une fin en soi. Son objectif est de restaurer une capacité de régulation, de présence et de choix, condition indispensable à une transformation durable du rapport à soi, au lien et au couple.
Partie 2 - Origines du Rebirth : qui a créé cette pratique ?
2.1 Aux origines du Rebirth : une pratique expérientielle avant d’être clinique
Le Rebirth, ou rebirthing, apparaît au début des années 1970 aux États-Unis, dans un contexte culturel marqué par l’essor des approches humanistes, du travail corporel et des explorations de la conscience. La pratique est initiée par Leonard Orr, qui observe que certaines modifications du souffle semblent favoriser l’émergence d’émotions, de sensations corporelles et de vécus associés à des expériences précoces.
Il est essentiel de rappeler que le Rebirth ne naît pas dans un cadre académique ou scientifique, mais dans un champ expérientiel, intuitif et spirituel, caractéristique de cette période. Les hypothèses initiales de Leonard Orr (notamment autour des "empreintes de naissance") relèvent d’une lecture symbolique et subjective du vécu corporel. Elles ne constituent pas des preuves scientifiques au sens strict, mais ont ouvert une voie décisive : celle du souffle comme porte d’entrée vers l’expérience corporelle et émotionnelle.
2.2 Le Rebirth dans l’histoire du breathwork
On appelle aujourd’hui breathwork l’ensemble des pratiques de respiration consciente visant une transformation des états physiologiques, émotionnels ou de conscience. Le Rebirth constitue l’une des formes historiques majeures du breathwork, mais il ne saurait être confondu avec l’ensemble de ce champ, qui regroupe des approches aux intentions, cadres et niveaux de sécurité très variables.
Le Rebirth se distingue d’emblée des pratiques respiratoires orientées vers la performance physiologique, l’exposition volontaire à des états extrêmes ou la recherche d’effets rapides. Son intention originelle, puis contemporaine, n’est pas de tester les limites du corps, mais de travailler la relation au souffle comme médiateur de régulation.
2.3 Des évolutions multiples et des courants hétérogènes
À partir des années 1980, puis surtout dans les années 1990, le Rebirth se diffuse largement en Amérique du Nord et en Europe. Cette diffusion donne naissance à une pluralité de courants, parfois très éloignés les uns des autres. Certaines pratiques s’orientent vers le développement personnel ou la spiritualité, tandis que d’autres cherchent à s’inscrire dans des cadres d’accompagnement plus structurés.
Il est donc indispensable de parler des Rebirths au pluriel. Toutes les pratiques se réclamant du rebirthing ne répondent ni aux mêmes objectifs, ni aux mêmes exigences éthiques ou cliniques. Certaines formes, proposées sans discernement, sans accompagnement qualifié ou dans une logique de performance émotionnelle, peuvent exposer à des risques de dérégulation.
Dans cet article, le Rebirth désigne une approche contemporaine, encadrée, prudente et orientée vers la régulation émotionnelle, clairement distincte de pratiques non sécurisées ou idéologiques.
2.4 Une filiation avec les approches psychocorporelles
Le Rebirth s’inscrit dans la continuité des approches psychocorporelles, qui ont mis en évidence les liens étroits entre corps, émotions et histoire relationnelle. On peut notamment rapprocher cette démarche des travaux de Wilhelm Reich, qui fut l’un des premiers à décrire les tensions corporelles chroniques comme des organisations défensives liées à l’histoire affective.
Dans cette filiation, le Rebirth fait le choix spécifique du souffle comme point d’entrée central. Il ne cherche pas à interpréter les contenus psychiques ni à reconstruire un passé supposé, mais à observer comment le corps respire, se contracte, se protège ou se fige dans le présent. L’enjeu n’est pas la révélation, mais la restauration d’une capacité de régulation dans l’ici-et-maintenant.
2.5 Rebirth et respiration holotropique : des cadres et des indications distincts
Le Rebirth est fréquemment confondu avec la respiration holotropique, développée par Stanislav Grof. Cette confusion peut être problématique, car ces deux approches ne répondent pas du tout aux mêmes indications.
La respiration holotropique s’inscrit dans une perspective explicitement transpersonnelle. Elle vise l’accès à des états de conscience élargis, parfois très intenses, mobilisant des dimensions biographiques, périnatales ou symboliques profondes. Elle est pratiquée dans des cadres ritualisés, sur des temps longs, avec une intensité volontairement marquée.
Le breathwork Rebirth, tel qu’il est utilisé aujourd’hui dans un cadre clinique ou thérapeutique, poursuit une autre intention. Il vise prioritairement la régulation du système nerveux, la mise en conscience des schémas corporels conditionnés et la consolidation d’un sentiment de sécurité intérieure. Sa progression est graduelle, répétable et intégrative, ce qui le rend plus adapté à des personnes présentant une sensibilité émotionnelle, des enjeux d’attachement ou des difficultés relationnelles.
La confusion entre ces deux approches peut exposer certaines personnes à une surcharge émotionnelle ou à des expériences inadaptées à leur structure psychique. Il ne s’agit donc pas de hiérarchiser les pratiques, mais d’affirmer clairement que leurs cadres, leurs objectifs et leurs précautions diffèrent.
2.6 Vers un Rebirth clinique, assumé et non idéologique
À mesure que les connaissances sur la régulation émotionnelle, l’attachement et le trauma se sont affinées, certaines pratiques de Rebirth ont évolué vers des cadres plus sécurisés et discriminés. Le Rebirth contemporain, lorsqu’il est intégré à une démarche professionnelle, s’inscrit aujourd’hui le plus souvent dans :
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des accompagnements individuels ou de groupe,
-
en complément d’un travail psychothérapeutique,
-
avec une attention particulière portée à la sécurité émotionnelle et à l’intégration.
Le positionnement proposé ici est volontairement clinique et prudent. Il fait le choix assumé de la régulation et de la sécurité, plutôt que de l’intensité ou de la spectacularisation. Cette posture permet de préserver ce que le Rebirth a de plus pertinent, à savoir le travail avec le souffle comme médiateur du lien et de l’autorégulation, tout en refusant les promesses implicites de guérison ou les applications indifférenciées.
C’est précisément en tenant ensemble ses racines expérientielles et les exigences contemporaines de cadre, de discernement et de responsabilité que le breathwork Rebirth peut aujourd’hui trouver sa juste place dans l’accompagnement des problématiques émotionnelles, relationnelles et de couple. C'est en tout cas dans ce sens que je l'utilise dans ma pratique professionnelle de la pychothérapie.
Partie 3 - Les effets du breathwork Rebirth
Situer les origines du breathwork Rebirth permet de comprendre d’où vient cette pratique, ce qu’elle vise, et ce qu’elle ne vise pas. Mais une question demeure centrale pour toute personne en démarche thérapeutique ou relationnelle : qu’est-ce que cela change concrètement, dans le corps, les émotions et le lien ?
Car une pratique, aussi bien située historiquement soit-elle, n’a de sens que par ses effets observables, transférables dans la vie quotidienne et soutenables dans la durée. C’est précisément à ce niveau que le breathwork Rebirth trouve sa pertinence : non comme une expérience isolée, mais comme un levier de transformation progressive de la régulation émotionnelle et relationnelle.
Corps, émotions, relation et couple
3.1 Une amélioration progressive de la régulation émotionnelle
L’un des effets les plus fréquemment observés du breathwork Rebirth concerne la régulation émotionnelle. Par régulation, on entend ici la capacité du système nerveux à revenir vers une zone de tolérance émotionnelle après une activation, sans rester bloqué dans l’hyperactivation (stress, agitation, colère) ni dans l’hypoactivation (retrait, figement, dissociation).
En travaillant avec une respiration consciente, continue et accompagnée, la personne apprend progressivement à reconnaître les signaux corporels précoces annonçant un débordement émotionnel. Ce repérage permet d’intervenir plus tôt, avant que l’émotion ne prenne toute la place.
Sur le plan vécu, cela se traduit souvent par :
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une diminution de la réactivité émotionnelle immédiate,
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une meilleure tolérance aux émotions inconfortables,
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une sensation accrue de stabilité et de continuité intérieure.
Ces effets ne sont ni immédiats ni mécaniques. Ils s’inscrivent dans une temporalité progressive, généralement sur plusieurs semaines ou plusieurs mois, et supposent un cadre régulier et sécurisant. Il ne s’agit pas d’un apaisement imposé, mais d’un apprentissage corporel durable.
3.2 Ralentir les réactions automatiques dans le lien
Les difficultés relationnelles ne se jouent pas principalement au niveau des intentions conscientes, mais dans des réactions automatiques qui surgissent avant toute réflexion : se fermer, attaquer, se justifier, se retirer, se suradapter. Ces réponses sont souvent liées à des schémas corporels et émotionnels anciens.
Le breathwork Rebirth agit précisément à ce niveau préverbal. En travaillant avec le souffle, la personne apprend à ralentir l’enchaînement stimulus–réaction, créant un espace entre ce qui est ressenti et ce qui est agi. Cet espace constitue un levier central dans la transformation des dynamiques relationnelles.
Concrètement, une personne qui avait tendance à se fermer ou à fuir lors d’un désaccord peut progressivement rester présente dans l’échange, sans se dissocier ni exploser, là où la réaction était auparavant immédiate et incontrôlée. Ce changement, souvent discret mais profond, modifie la qualité du lien bien plus durablement qu’un effort volontaire de contrôle.
3.3 Breathwork Rebirth et couple : de la co-dérégulation à la co-régulation
Le couple est l’un des lieux les plus puissants de co-dérégulation émotionnelle. Les partenaires s’influencent mutuellement sur le plan nerveux et affectif, souvent sans en avoir conscience. Une respiration bloquée, accélérée ou contrôlée chez l’un peut amplifier l’activation de l’autre, alimentant des cercles répétitifs de tension ou de retrait.
Le breathwork Rebirth soutient un déplacement fondamental : reprendre la responsabilité de sa propre régulation. En développant une conscience respiratoire et corporelle plus fine, la personne cesse progressivement d’attendre que l’autre se régule à sa place ou modifie son comportement pour apaiser la relation.
Dans la dynamique conjugale, cette évolution peut favoriser :
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une réduction des escalades conflictuelles,
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une communication plus posée dans les moments sensibles,
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une capacité accrue à rester en lien sans se rigidifier ni se perdre.
Ce travail de régulation individuelle constitue une base essentielle de la thérapie de couple. Sans cette base, les outils de communication ou les accords relationnels restent souvent inefficaces ou fragiles.
3.4 Un soutien à l’intimité émotionnelle et corporelle
Le souffle est intimement lié à l’intimité, tant émotionnelle que corporelle. Dans de nombreuses difficultés affectives ou sexuelles, on observe une respiration retenue, superficielle ou dissociée, traduisant une difficulté à se laisser traverser par la sensation, l’émotion ou la proximité.
Le breathwork Rebirth peut soutenir une réconciliation progressive avec le corps, en restaurant une capacité à ressentir sans se crisper ni se dissocier. Cette sécurité corporelle retrouvée crée un terrain plus favorable à :
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une présence plus pleine à soi et à l’autre,
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une disponibilité émotionnelle accrue,
-
un rapport plus apaisé au contact, au plaisir et à la détente dans l’intimité.
Il ne s’agit ni d’une technique sexuelle, ni d’un outil de performance, mais d’un travail de fond sur la sécurité intérieure, préalable indispensable à une intimité vivante, choisie et respectueuse.
3.5 Des effets indissociables du cadre et de l’alliance
Les effets du breathwork Rebirth ne peuvent être isolés de leur contexte d’accompagnement. Ils dépendent étroitement :
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du cadre proposé,
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de la qualité de la relation d’accompagnement,
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de la régularité du travail,
-
de son articulation avec un éventuel suivi psychothérapeutique.
Ces effets ne relèvent donc pas d’une causalité simple ("respirer produit tel résultat"), mais d’un processus global impliquant le corps, la relation et le sens donné à l’expérience. En présence de traumatismes complexes, de dissociation marquée ou de grande vulnérabilité émotionnelle, ce travail suppose un cadre particulièrement ajusté et, parfois, un accompagnement thérapeutique parallèle.
Le Rebirth ne remplace pas une psychothérapie. Il peut cependant en devenir un appui corporel précieux, lorsqu’il est intégré avec discernement.
3.6 Une approche volontairement progressive et non spectaculaire
La progressivité du breathwork Rebirth est parfois perçue comme une lenteur. Il s’agit en réalité d’un choix clinique assumé. Là où certaines approches recherchent l’intensité ou la catharsis, le Rebirth privilégie la stabilité, l’intégration et la durabilité.
Les effets observés sont souvent subtils, non linéaires, et se manifestent par des ajustements concrets dans la vie quotidienne : une réaction différée, une parole plus juste, une présence plus stable dans le lien. Ces transformations, moins spectaculaires mais plus intégrées, constituent le cœur du processus.
Le breathwork Rebirth ne "résout" pas à lui seul les difficultés émotionnelles ou relationnelles. Il soutient une transformation plus large, en renforçant la base corporelle et émotionnelle sur laquelle un travail psychologique, relationnel ou de couple peut réellement s’appuyer.
Comprendre ce qu’est le breathwork Rebirth, ses origines et ses effets potentiels est une étape essentielle. Mais lorsqu’il s’agit de s’engager concrètement dans une pratique impliquant le souffle, le corps et les émotions, une question devient centrale : comment cela se déroule-t-il réellement, et dans quel cadre ?
Car dans le Rebirth, le cadre n’est pas un détail. Il conditionne directement la sécurité émotionnelle, la qualité de l’expérience et la possibilité d’une intégration durable. Décrire précisément le déroulement d’une séance permet de sortir des fantasmes (qu’ils soient idéalisants ou anxiogènes) et de comprendre pourquoi cette pratique ne s’improvise pas.
Partie 4 - Déroulement d’une séance de breathwork Rebirth
Cadre, étapes et précautions
Comment se déroule concrètement une séance de breathwork Rebirth ?
Une séance de breathwork Rebirth se déroule dans un cadre structuré, sécurisant et explicitement posé, condition essentielle à la régulation émotionnelle et à l’intégration de l’expérience.
De manière synthétique, une séance comprend un temps de préparation, une phase de respiration consciente accompagnée, puis un temps d’intégration.
Les étapes décrites ci-dessous constituent une trame générale, adaptable selon la personne, le contexte (individuel ou groupal) et le moment du parcours thérapeutique. Il ne s’agit pas d’un protocole figé, mais d’un processus vivant, ajusté en permanence.
4.2 Un cadre clair, sécurisant et non négociable
Avant toute pratique respiratoire, un temps est consacré à la clarification du cadre. Celui-ci inclut :
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un échange sur l’état émotionnel et physique du moment,
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l’identification d’éventuelles contre-indications,
-
la formulation d’une intention ouverte, sans attente de résultat,
-
le rappel des principes de sécurité.
Nota : le breathwork Rebirth ne se pratique pas seul.
La modification volontaire de la respiration peut mobiliser des états émotionnels inattendus. La présence continue d’un accompagnant formé est indispensable. Sa posture est avant tout régulatrice, ancrée, non intrusive et respectueuse des limites corporelles. La co-présence humaine fait pleinement partie du processus de co-régulation.
Temps 1 - Préparation et mise en sécurité
La séance débute par un temps de préparation, fondamental bien que souvent sous-estimé. Il permet :
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d’évaluer les ressources disponibles,
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de poser des repères clairs,
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d’installer un sentiment de sécurité intérieure.
Sur le plan clinique, cette étape vise à éviter toute entrée trop rapide dans le travail respiratoire. Des moments de doute, de résistance ou de légère confusion peuvent apparaître dès cette phase ; ils font partie du processus et ne constituent pas un problème en soi lorsqu’ils sont accompagnés.
Temps 2 - Installation corporelle et entrée progressive dans la respiration
La personne s’installe confortablement, le plus souvent en position allongée. L’accompagnant guide progressivement l’entrée dans la respiration consciente connectée : une inspiration active suivie d’une expiration relâchée, sans pause.
Cette phase est progressive et ajustée. Le souffle n’est ni forcé ni amplifié artificiellement. L’objectif est de permettre au corps de trouver son propre rythme, dans une zone de tolérance respectueuse de ses capacités du moment.
Temps 3 - Phase de respiration et accompagnement continu
La phase centrale de respiration dure généralement entre 30 et 60 minutes, selon le cadre et l’expérience de la personne. Durant ce temps, différentes manifestations peuvent émerger : sensations corporelles (chaleur, fatigue, relâchement, résistances), variations émotionnelles ou simples prises de conscience perceptives.
L’intensité, lorsqu’elle apparaît, peut être émotionnelle, corporelle ou subtilement sensorielle, sans caractère spectaculaire ni objectif à atteindre.
L’accompagnant ajuste en permanence sa présence, son rythme de guidance et ses interventions afin de soutenir la régulation sans diriger l’expérience. Il observe les signes de surcharge ou de retrait et intervient si nécessaire pour aider la personne à revenir vers une zone de sécurité.
La sécurité du cadre n’empêche pas l’intensité émotionnelle ; elle en est la condition.
Temps 4 - Retour progressif, intégration et mise en sens
La sortie de la respiration est progressive. Un temps de repos est systématiquement prévu afin de permettre au système nerveux de revenir vers un état de vigilance calme.
Un temps d’intégration suit la respiration. Il peut inclure :
-
une verbalisation de l’expérience,
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un temps de silence ou d’écriture,
-
une mise en lien avec des situations concrètes du quotidien.
Ce moment permet notamment d’établir des ponts avec les dynamiques relationnelles ou conjugales : réactions dans le conflit, difficulté à rester présent, schémas de retrait ou de suradaptation. Il ne s’agit pas d’interpréter, mais de favoriser une mise en sens progressive et incarnée.
Après la séance : continuité et effets différés
Les effets d’une séance de breathwork Rebirth peuvent se prolonger dans les jours suivants, sous forme d’ajustements discrets : une émotion vécue différemment, une réaction différée, une présence plus stable dans une interaction.
Ces effets post-séance font partie intégrante du processus. Ils gagnent à être observés avec curiosité, sans surinterprétation, et, lorsque cela est pertinent, repris dans un cadre thérapeutique ou d’accompagnement.
Précautions et contre-indications
Le breathwork Rebirth nécessite une évaluation préalable. Certaines situations demandent une vigilance particulière ou constituent une contre-indication temporaire ou permanente, notamment :
-
troubles cardiovasculaires non stabilisés,
-
troubles psychiatriques sévères non suivis,
-
traumatismes complexes non accompagnés,
-
états dissociatifs marqués.
Lorsqu’il est indiqué, le Rebirth s’inscrit idéalement en complément d’un travail psychothérapeutique ;
non en substitution.
Séance individuelle ou séance de groupe : quelle différence ?
Le breathwork Rebirth peut être proposé :
-
en séance individuelle, avec un ajustement très fin au rythme et à l’histoire de la personne,
-
en groupe, où la dynamique collective peut soutenir un sentiment de normalisation et d’appartenance, à condition que la sécurité soit rigoureusement maintenue.
Dans les deux cas, la qualité du cadre, la compétence de l’accompagnant et le temps d’intégration demeurent des facteurs déterminants.
Ce cadre correspond à celui proposé dans les ateliers de breathwork Rebirth que j’animerai avec mon binôme Alexis Valentin à partir de janvier 2026 dans la région de Bordeaux, dans une perspective de régulation émotionnelle, de transformation du lien et de soutien au travail thérapeutique. Voir l'agenda des ateliers : https://www.neosoi.fr/atelier-et-retraites-bordeaux
Partie 5 - Le breathwork Rebirth : pour qui, quels parcours, à quels moments
Indications, limites et discernement clinique
Le breathwork Rebirth est une pratique de respiration consciente qui peut soutenir un travail de régulation émotionnelle et relationnelle, à condition d’être choisie avec discernement. Il ne s’agit ni d’une méthode universelle, ni d’un passage obligé dans un parcours thérapeutique ou de transformation personnelle.
Le breathwork Rebirth s’adresse à des personnes souhaitant travailler la régulation émotionnelle par le corps, dans un cadre sécurisé et accompagné ; il nécessite un discernement précis quant à ses indications et ses limites.
Pour qui le breathwork Rebirth peut être pertinent
Le breathwork Rebirth s’adresse principalement aux personnes qui souhaitent approfondir leur capacité de régulation émotionnelle par le corps, lorsque les difficultés se manifestent davantage dans le ressenti, les réactions automatiques ou le lien, que dans le seul champ cognitif.
Il peut être particulièrement pertinent pour des personnes :
-
vivant un stress chronique, une fatigue émotionnelle ou une difficulté persistante à se détendre,
-
confrontées à des schémas relationnels répétitifs (retrait, suradaptation, évitement, dépendance affective),
-
engagées dans une thérapie individuelle ou de couple, et souhaitant renforcer l’ancrage corporel du travail,
-
traversant une transition de vie, une remise en question relationnelle ou identitaire,
-
ayant le sentiment de « comprendre intellectuellement » leurs enjeux sans parvenir à les transformer dans le vécu.
Dans le champ du couple, le Rebirth peut soutenir une responsabilité émotionnelle individuelle plus stable, condition essentielle à une relation moins réactive et plus consciente.
Quand le Rebirth peut soutenir un travail de couple
Le breathwork Rebirth n’est pas une thérapie de couple. En revanche, il peut constituer un appui précieux lorsqu’un travail conjugal est entravé par une dérégulation émotionnelle persistante.
Il peut être indiqué lorsque :
-
les conflits sont alimentés par des réactions corporelles automatiques plus que par des désaccords de fond,
-
l’un ou les deux partenaires ont du mal à rester présents dans les échanges sensibles,
-
la communication est parasitée par la fuite, l’attaque ou le figement,
-
l’intimité émotionnelle ou corporelle est fragilisée par une insécurité intérieure chronique.
Dans ces situations, le Rebirth permet de travailler la base corporelle du lien, afin que les outils relationnels ou thérapeutiques puissent réellement s’intégrer.
Pour qui le breathwork Rebirth n’est pas indiqué (ou pas à ce moment-là)
Une posture éthique implique de le dire clairement : le breathwork Rebirth n’est pas adapté à toutes les personnes, ni à tous les moments d’un parcours.
Il est contre-indiqué ou à différer, en l’absence d’un cadre thérapeutique très spécifique, notamment en cas de :
-
troubles psychiatriques sévères non stabilisés,
-
états dissociatifs marqués ou envahissants,
-
traumatismes complexes non accompagnés,
-
épisodes psychotiques ou maniaques,
-
pathologies cardiovasculaires non stabilisées.
Lorsque le simple contact avec le souffle déclenche une panique immédiate, une perte de repères ou une dissociation envahissante, le Rebirth n’est pas indiqué. Dans ces situations, d’autres formes de soutien sont prioritaires. Le discernement prime toujours sur l’envie d’expérimenter.
Rebirth et trauma : ouvrir sans confondre
Le breathwork Rebirth n’est pas un traitement du trauma au sens clinique strict. Il ne vise ni la reviviscence, ni la catharsis, ni la résolution directe d’événements traumatiques.
Lorsqu’il est intégré avec discernement, il peut toutefois :
-
soutenir une stabilisation corporelle,
-
renforcer la capacité à revenir vers une zone de tolérance,
-
aider à repérer les signaux précoces de surcharge.
Il peut alors constituer un travail préparatoire ou complémentaire à une psychothérapie orientée trauma, mais jamais un substitut.
Consentement, pouvoir et posture d’accompagnement
Toute pratique de breathwork Rebirth repose sur un consentement éclairé, explicite et réactualisé à chaque étape du processus. La personne reste libre d’interrompre, de ralentir ou de modifier la pratique à tout moment.
L’accompagnant ne détient aucune autorité interprétative sur l’expérience vécue. Il ne suggère ni sens, ni lecture, ni vérité sur ce qui émerge. Le vécu appartient entièrement à la personne accompagnée.
Cette posture est un verrou éthique fondamental, garantissant une pratique respectueuse et non intrusive.
Le moment, le rythme… et le droit de ne pas pratiquer
Au-delà des indications formelles, le critère le plus déterminant reste le moment de vie. Une pratique peut être pertinente à une période et inadaptée à une autre.
Le Rebirth suppose :
-
une capacité minimale à rester en contact avec ses sensations sans panique immédiate ni dissociation majeure,
-
une curiosité pour le vécu corporel,
-
une disponibilité émotionnelle suffisante.
Choisir de ne pas pratiquer le Rebirth à un moment donné est un choix de régulation, pas un refus de transformation.
Choisir le Rebirth comme un chemin, pas comme une solution
Le breathwork Rebirth n’est ni une solution miracle, ni une expérience à cocher. Il s’inscrit dans une démarche progressive, où le corps devient un allié du travail émotionnel et relationnel.
Choisir cette pratique, c’est accepter :
-
de travailler dans la durée,
-
de ne pas tout contrôler,
-
de laisser émerger des ajustements subtils plutôt que des ruptures spectaculaires.
C’est aussi faire le choix d’un cadre exigeant, sécurisé et respectueux du rythme singulier de chacun.
FAQ - Breathwork Rebirth : questions essentielles
1. Qu’est-ce que le breathwork Rebirth (respiration consciente accompagnée) ?
Le breathwork Rebirth est une pratique de respiration consciente accompagnée, issue du courant du Rebirthing, visant à soutenir la régulation émotionnelle par le corps.
Il ne s’agit ni d’une technique de relaxation, ni d’une expérience émotionnelle recherchée à tout prix, mais d’un travail progressif, proposé dans un cadre sécurisé, éthique et structuré.
2. Quelle est la différence entre le breathwork Rebirth et les autres formes de breathwork ?
Le breathwork Rebirth se distingue d’autres formes de breathwork par :
-
une progressivité assumée,
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une attention prioritaire portée à la sécurité du système nerveux,
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un accompagnement continu, non intrusif,
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et un temps d’intégration central.
Il se différencie notamment de la respiration holotropique, plus intensive et immersive, par un rythme généralement plus doux et une visée prioritaire de régulation, plutôt que d’exploration d’états de conscience élargis.
3. Quels effets concrets peut-on attendre du breathwork Rebirth ?
Le breathwork Rebirth ne promet pas de résultats standardisés. Les effets observés varient selon les personnes et les contextes.
Il peut cependant soutenir, dans le temps :
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une meilleure stabilité émotionnelle,
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une diminution des réactions automatiques (fuite, attaque, figement),
-
une capacité accrue à rester présent dans les situations relationnelles sensibles,
-
une perception plus fine des signaux corporels.
Ces effets s’inscrivent dans une dynamique progressive, et non dans une logique de transformation immédiate.
4. Le breathwork Rebirth peut-il aider en cas de difficultés de couple ?
Le breathwork Rebirth n’est pas une thérapie de couple en soi.
En revanche, il peut constituer un appui précieux lorsque les difficultés conjugales sont liées à une dérégulation émotionnelle, à des réactions corporelles automatiques ou à une difficulté à rester présent dans les échanges.
En renforçant la responsabilité émotionnelle individuelle, il peut indirectement favoriser une relation plus consciente, moins réactive et plus ajustée.
5. Le breathwork Rebirth comporte-t-il des risques ou des dangers ?
Comme toute pratique engageant le souffle et le corps, le breathwork Rebirth comporte des risques s’il est pratiqué sans cadre, sans évaluation préalable ou sans accompagnement formé. Lorsqu’il est proposé dans un cadre sécurisé, avec un entretien préalable, des indications claires et un accompagnement compétent, ces risques sont fortement réduits.
C’est pourquoi le Rebirth ne se pratique pas seul et nécessite un cadre professionnel rigoureux.
6. Le breathwork Rebirth est-il adapté aux personnes ayant vécu des traumatismes ?
Le breathwork Rebirth n’est pas un traitement du trauma au sens clinique strict.
Chez certaines personnes, notamment en cas de traumatismes complexes, d’états dissociatifs marqués ou de fragilités psychiques non stabilisées, il peut être contre-indiqué ou à différer.
Lorsqu’il est indiqué, il peut constituer un travail préparatoire ou complémentaire, toujours dans une articulation claire avec un suivi thérapeutique adapté, et jamais en substitution.
7. Faut-il être en thérapie pour pratiquer le breathwork Rebirth ?
Il n’est pas obligatoire d’être engagé dans une psychothérapie pour pratiquer le breathwork Rebirth.
En revanche, cette pratique suppose :
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une capacité minimale à rester en contact avec ses sensations sans panique immédiate ni dissociation majeure,
-
des ressources émotionnelles suffisantes,
-
et un cadre d’accompagnement clair.
Dans de nombreux cas, le Rebirth vient soutenir ou approfondir un travail déjà engagé, qu’il soit thérapeutique, relationnel ou de développement personnel.
8. Comment savoir si le breathwork Rebirth est adapté à mon moment de vie ?
La question la plus juste n’est pas : "est-ce fait pour moi ?" mais plutôt : "est-ce le bon moment pour moi ?"
S’informer, poser des questions, vérifier les indications et les limites fait partie intégrante du processus. Choisir de ne pas pratiquer, ou de différer, est parfois un acte de régulation et de discernement, pas un refus de transformation.
Conclusion
Le breathwork Rebirth comme chemin de régulation, de lien et de conscience
Le breathwork Rebirth, en tant que pratique de respiration consciente accompagnée, ne se réduit ni à une technique respiratoire ni à une expérience émotionnelle ponctuelle. Lorsqu’il est proposé dans un cadre sécurisé, éthiquement posé et cliniquement ajusté, il s’inscrit à l’interface entre accompagnement thérapeutique et démarche de croissance personnelle, sans jamais se substituer à un suivi clinique lorsque celui-ci est nécessaire.
Ce travail rappelle une vérité fondamentale : le corps ne se force pas. Il s’ouvre lorsqu’il se sent suffisamment en sécurité pour le faire. C’est pourquoi le cadre, la posture de l’accompagnant, le consentement éclairé et l’intégration dans un parcours plus large ne sont pas des précautions secondaires, mais les fondations mêmes du breathwork Rebirth.
Dans le champ du lien amoureux et du couple, cette pratique offre une voie singulière. Pour les personnes en questionnement relationnel, en crise de couple, ou engagées dans une thérapie individuelle / conjugale, le breathwork Rebirth peut constituer un appui précieux. Concrètement, ce travail peut se traduire par une plus grande stabilité émotionnelle, une diminution des réactions automatiques et une présence plus ajustée dans les relations du quotidien. Non pas pour réparer la relation à la place des partenaires, mais pour restaurer une présence à soi sans laquelle aucun lien ne peut réellement évoluer.
Le Rebirth n’est ni une solution miracle, ni un passage obligé. Il est une proposition, à choisir ou à différer selon le moment de vie, les ressources disponibles et le chemin déjà engagé. Pour certaines personnes, ce travail ouvre également une dimension de conscience plus large, sans jamais se substituer au travail psychothérapeutique, mais en l’accompagnant avec délicatesse.
S’informer, questionner, vérifier si ce cadre correspond à son moment de vie constitue déjà une première étape de régulation et de responsabilité. Choisir de ne pas pratiquer peut parfois être aussi juste que de s’engager. En atelier, la dimension collective, lorsqu’elle est rigoureusement contenue, peut en outre soutenir un sentiment de normalisation et d’appartenance, précieux dans les parcours de transformation du lien.
À partir de janvier 2026, je proposerai des ateliers de breathwork Rebirth inscrits dans cette même exigence clinique, relationnelle et éthique, comme un complément aux parcours thérapeutiques et aux chemins de transformation du lien. Non pour chercher des états extraordinaires, mais pour réapprendre à habiter le souffle, le corps et la relation avec plus de conscience.
Ces ateliers s’adressent à celles et ceux qui souhaitent :
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renforcer leur régulation émotionnelle,
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transformer leurs schémas relationnels en profondeur,
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soutenir un travail thérapeutique individuel ou de couple,
-
explorer la respiration consciente comme voie d’ancrage, de présence et de transformation du lien.
Pour être informé·e, connaître les dates, le cadre précis et les modalités d’inscription, rendez-vous sur mon mon site https://www.neosoi.fr/atelier-et-retraites-bordeaux ou me contacter directement https://www.neosoi.fr/tarifs-sexo-couple-bordeaux.
En définitive, le souffle n’est pas une fin en soi.
Il est une porte d’entrée vers une présence plus ajustée, un lien plus vivant et une transformation qui respecte le temps du corps autant que celui de l’âme.
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NeoSoi - Dr Céline BERCION - psychologue sociale et systémique, thérapie de couple et sexothérapie - Bordeaux et visio
36 Avenue Roger Cohé
33600
Pessac
France
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